Elle clôturait son premier album d'une dernière chanson de pile une minute : La dernière minute. Un exercice d'écriture et de composition pour Carla Bruni, mais pas uniquement. Elle a été inspirée dans l'écriture de ce titre par un personnage historique, la comtesse du Barry. L'autrice-compositrice-interprète franco-italienne détaille son lien entre la maîtresse royale et sa chanson dimanche au micro de Didier Barbelivien dans l'émission Dis-moi ce que tu chantes.
"Cette chanson m'est venue d'une femme et qui a existé dans l'histoire dont je ne sais rien, mais dont le nom est devenu une boutique de traiteur où un jour je fais mes courses. Elle s'appelle la comtesse du Barry", dévoile Carla Bruni. "Elle était la dernière amoureuse du roi Louis XVI et elle n'était pas du tout noble. C'était une lingère. Et parce qu'elle était l'amoureuse du roi, sa favorite comme on disait à l'époque, elle a été anoblie et est devenue comtesse de Barry, six mois avant la Révolution française. Et v'la t'y pas qu'on lui a coupé la tête !"
"Encore une minute !"
"Mais cette gentille comtesse du Barry n'était pas noble et donc ne voulait pas mourir guillotinée", poursuit-elle, se rapprochant du propos de sa chanson La dernière minute. "Au moment d'être exécutée, le bourreau lui a demandé si elle avait un dernier vœu. Cette dame n'avait que 29 ans à l'époque, elle allait mourir par amour pour le roi alors qu'elle n'était même pas noble. Donc tout cela était d'une absurdité folle. Et elle a répondu 'Oui, bourreau, je veux encore une minute'. Je trouvais qu'il y avait un tel panache dans cette chose-là."
Une réplique et un panache à demander à celui qui donne la mort qui nourrissent l'inspiration de Carla Bruni. Son titre La dernière minute tourne autour de cette idée. Les paroles disent ainsi : "Quand je verrai ma mort juste au pied de mon lit, que je la verrai sourire de ma si petite vie, je lui dirai 'Écoute, laisse-moi juste une minute'"
"Je ne peux pas m'empêcher d'imaginer cette jeune lingère devenue comtesse à qui on va couper la tête et qui demande juste une minute de plus au bourreau. Il ne peut pas lui refuser, le bourreau ne peut pas refuser le dernier vœu. Qu'est-ce qu'elle a fait pendant cette minute à 29 ans, à une minute de sa mort ?", interroge Carla Bruni sur Europe 1. "Qu'est-ce qu'elle a fait place de la Bastille ? Elle a regardé le ciel ? Elle a pensé à quoi ? Cette chanson rend hommage à quelqu'un qui va mourir et qui ne se suicide pas, qui dit 'Non, encore une minute !'"
La dernière minute devient ainsi "la chanson de l'anti-suicide, la chanson d'une minute pour rien", sourit la chanteuse. "Cette chanson traite aussi des choses que j'aime, c'est-à-dire le temps qui passe, parce que derrière, je fais 'tic tac' avec la voix. J'avais écrit cette chanson dans une première version de 3 minutes 15. Et puis quelqu'un m'a dit que je devrais la faire en une minute. Je pensais qu'elle ne tiendrait pas en une minute. Et en fait, ça a tenu."