Décès de Jean-Luc Godard : ces six scènes mythiques de sa filmographie

Figure incontournable de la Nouvelle Vague, le cinéaste franco-suisse Jean-Luc Godard s'est éteint à l'âge de 91 ans. Il laisse derrière lui une filmographie éclectique repoussant les limites esthétiques et narratives du 7e art. Tour d'horizon des séquences cultes de son œuvre, qui resteront à jamais gravées dans la mémoire collective.  

À bout de souffle (1960) 

Dès son premier film, Jean-Luc Godard signe une scène culte avec la déambulation de Jean Seberg et Jean-Paul Belmondo sur les Champs-Elysées. L'attitude décontractée de Belmondo, le regard perçant de Jean Seberg et son T-shirt "New York Herald Tribune" rentrent directement dans la légende.

© PRODUCTIONS GEORGES DE BEAUREG / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP

Le Mépris (1963)

Une scène iconique : Brigitte Bardot, allongée sur le ventre, détaille sous le regard de Piccoli, les différentes parties de son corps. "Et mes fesses, tu les aimes mes fesses ?", lui lance alors Bardot. L'image est filmée avec des filtres bleus, puis rouges. Cette scène a été rajoutée après le montage du film, les producteurs ayant exigé un passage dans lequel pourrait être dévoilé le corps de l’actrice.

© COMPAGNIA CINEMATOGRAFICA CHAMPI / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP

Bande à part (1964)

Dans Bande à part, une séquence de madison, captée en plan séquence, marque les mémoires. Certains mouvement ont même inspiré le twist entre Travolta et Uma Thurman dans Pulp Fiction.

Pierrot le fou (1986)

La réplique est devenue culte : "Qu'est-ce que je peux faire ? Je sais pas quoi faire ?", lance Anna Karina, alors qu'elle marche sur une plage, les pieds dans l'eau. Une improvisation de l'actrice captée par Jean-Luc Godard et qui est presque devenue aussi iconique que la séquence finale, où Jean-Paul Belmondo, le visage barbouillé de bleu, se fait exploser à la dynamite.

La Chinoise (1967)

La Chinoise relate les journées d'une bande d'étudiants fascinés par Mao Zedong, et occupés par leurs cours et leurs débats idéologiques. Ce n'est pourtant pas le discours du film qui reste dans les mémoires mais sa déclinaison esthétique des éléments du maoïsme, du bleu Mao au petit livre rouge.

Je vous salue Marie (1985)

Une séquence de Je vous salue Marie devient célèbre sans être vue, grâce à cette affiche qui fait scandale et suscite la colère des intégristes. C'est l'image d'une main d'homme qui s'approche du ventre arrondi de Marie, dont l'histoire est transposée dans la France contemporaine.

© SARA FILMS / PEGASE FILMS / GAUM / COLLECTION CHRISTOPHEL VIA AFP

Depuis l'annonce du décès de Jean-Luc Godard, les hommages se multiplient. "Et Godard créa le Mépris et c’est à bout de souffle qu’il a rejoint le firmament des derniers grands créateurs d’étoiles...", a tweeté mardi sans plus de commentaires Brigitte Bardot, 87 ans, en hommage au cinéaste de génie.