Des toiles endeuillées qui pleurent leur maître disparu il y a quelques mois. L'hommage paraît trop beau. Si certaines toiles façonnées par les mains de Pierre Soulages il y a plus de 60 ans semblent se liquéfier et ressemblent à du goudron, la raison est bien scientifique pour Benoît Decron, le directeur du musée Pierre Soulages à Rodez. "Dans les années 50, Soulages et un certain nombre d'artistes de sa génération, ont utilisé un siccatif, un élément pour faire sécher la peinture. Mais au lieu justement de la faire sécher comme prévu, ce siccatif avait plutôt tendance à liquéfier la matière", détaille-t-il.
Les toiles d'une époque bien précise
Pour le moment, trois tableaux du maître conservés au musée des Abattoirs de Toulouse sont concernés par ce problème de suintement. Au musée de Rodez, on cherche à rassurer. "Que les collectionneurs et les amateurs de Soulages se rassurent, les œuvres de Soulages ne vont pas se liquéfier. Ce n'est pas de la magie, ça fait partie de la vie des œuvres", rassure Benoît Decron.
Le phénomène touche les toiles d'une époque bien précise. Pas de risque avec la prochaine exposition du musée, prévue en juin, sur les dernières œuvres du maître de Rodez.