Le vingtième roman de Marc Lévy, Ghost in Love, sort mardi. C'est une histoire d'amour entre un homme et une femme, mais aussi entre un homme et son fils. Venu présenter ce dernier ouvrage au micro de Nikos Aliagas, le plus américain des écrivains français s'est attardé sur la pudeur, un trait fort de sa personnalité et un thème central de son livre.
"La pudeur se commande pas. On naît avec", explique-t-il. "Je n'ai jamais ressenti de jalousie sauf à l'égard de mes copains qui avaient cette capacité d'extraversion, de se sentir immédiatement bien en société. Moi, même quand j'avais une histoire drôle, je n'osais pas la raconter. Alors que j'avais des copains qui n'avaient aucune gêne à raconter des histoires pas drôles du tout", s'amuse le romancier. "Mais c'est probablement ce qui m'a permis d'écrire un jour. On écrit sur le papier ce qu'on n'arrive pas à dire à voix haute", confie-t-il.
"J'aurais été un papa toute ma vie"
Cette timidité, les personnages de Ghost in love parviennent à la dépasser. "Le père de Thomas - le personnage principal, ndlr - s'affranchit justement de toute cette pudeur, qui a pour défaut de créer un nombre d'interdits colossal, dont celui de dire à ceux qu'on aime qu'on les aime", souligne Marc Lévy.
"Cette pudeur entre père et fils, ou entre père et fille, ça existe. Or ce personnage est à un moment de de sa vie, ou plutôt de son éternité, puisque c'est un fantôme, où il n'en a plus rien à faire, et où il dit : la pudeur peut aller au diable, moi j'irais au paradis, puisque je suis enfin capable de te dire à quel point je t'aime".
La paternité est en effet un aspect très important de la vie de l'écrivain. "Ma dernière a trois ans, et le plus grand trente ans. Je ressens avec beaucoup de joie le fait de me dire que j'aurais été un papa toute ma vie. C'est ce que j'aurais fait le plus longtemps, et j'espère le mieux", confie-t-il.