C’est une période de sa vie sombre et méconnue que Muriel Robin, actrice et humoriste, a décrit, lundi, au micro de Philippe Vandel sur Europe 1. À l’occasion de la diffusion d’un téléfilm sur TF1 sur Alzheimer, lundi soir, dans lequel elle partage la vedette avec M.Pokora (Le premier oublié), Muriel Robin revient sur ses souffrances, il y a une quinzaine d’années, lorsqu’elle soutenait sa mère atteinte de la maladie d’Alzheimer.
"On aurait pu être deux à partir"
"J’ai été aspirée jusqu’à faire une tentative de suicide, la veille ou le lendemain du décès de ma mère. Ça n’a pas marché mais on aurait pu être deux à partir", se souvient-elle. Muriel Robin aurait souhaité notamment être plus soutenue pendant cet épisode traumatisant. "Je pense qu’il faudrait un petit guide pour les aidants et que le corps médical donne des conseils", lance-t-elle.
L'actrice soulève, par exemple, la question délicate du relogement du malade en Ehpad. "Est-ce que lorsque la personne vit chez elle et dit : 'Je veux rester chez moi', il faut commencer à réserver un lieu ? Il y a plein de choses que l’on ne sait pas", explique-t-elle.
"Aidant oui, soignant non"
Muriel Robin explique aussi qu’elle aurait pu se fixer davantage de limites dans cet investissement auprès de sa mère. "On se retrouve à gérer l’intime", notamment en faisant "la toilette de sa mère ou de son père", détaille-elle. "Ce sont des images qui restent à vie. Est-ce qu’il faut le faire ? Moi je dis non parce qu’à un moment, il faut rester debout. Il ne faut pas devenir soignant. Aidant oui, soignant non."
Comme elle, les proches peuvent aussi être victimes de déni et se sentir coupables. Muriel Robin aurait ainsi souhaité consulter "un petit fascicule sur les premiers symptômes" de la maladie. "J’ai lu sur un examen de ma mère, 'mémoire immédiate zéro' mais je n’ai pas pris (ça pour un fait)", se remémore-t-elle.
La maladie avait tant atteint sa mère qu’elle en est morte, en 2003. Muriel Robin raconte alors ses derniers instants avec elle. "Quand j’arrivais à l’hôpital, c’était terrible parce que j’entendais des cris de bête que l’on égorgeait et je savais que c’était ma mère. Elle avait conscience d’être malade", précise-t-elle.