Un nouvel immortel sur un fauteuil maudit. Jeudi, l'historien Pascal Ory, 72 ans, a été élu à l'Académie française. Ce professeur émérite à l'université de Paris Panthéon-Sorbonne, avait obtenu le Grand Prix de l'Académie française en 2018 pour l'ensemble de son œuvre. Après s'être intéressé à la Seconde Guerre mondiale au début de sa carrière, il s'est tourné vers l'histoire culturelle et l'histoire de l'identité nationale. Son dernier livre, sorti en novembre, reprend la célèbre question du philosophe Ernest Renan en 1882, "Qu'est-ce qu'une Nation?". Désormais admis à l'Académie, il prend la place de l'écrivain François Weyergans, mort en 2019, qui siégeait au fauteuil numéro 32. Un fauteuil dont la légende raconte qu'il est maudit.
Un fauteuil sur lequel on aurait jeté un sort
Tout remonte à la parution du roman de Gaston Leroux intitulé Le fauteuil hanté, en 1909. Un mage, furieux de n’être pas admis au sein du cénacle, aurait jeté un sort et maudit le fauteuil numéro 32. Et depuis, il faut quand même bien admettre que certains académiciens assis sur ce fauteuil ont joué de malchance. Selon le journal Le Point, l’historien Robert Aron en 1974 est mort six jours avant son discours de réception. Alain Robbe-Grillet, même fauteuil, n’a jamais siégé.
Hyppolyte Langlois, lui, ne s’y est assis que sept mois avant de mourir. Lucien Bonaparte a été radié de l’Académie... On peut citer aussi le dramaturge Louis-Simon Augier, retrouvé mort dans la Seine en 1829. Il s’y serait jeté depuis le pont des Arts en quittant la Coupole. Force est de constater que cela ça fait tout de même un triste palmarès… pour des immortels.