"Valérian et la Cité des mille planètes" : pourquoi Luc Besson et Europacorp jouent gros

© EuropaCorp - VALERIAN SAS – TF1 FILMS PRODUCTION
  • Copié
Guillaume Perrodeau avec agences
En juin dernier, l'entreprise de production et de distribution de Luc Besson publiait une perte record de 119,9 millions d'euros pour l’exercice 2016-2017. Dans ce contexte, les résultats du blockbuster s'annoncent décisifs.

119,9 millions. Il ne s'agit pas du budget du prochain film de Luc Besson, Valérian et la Cité des mille planètes, qui sort le 26 juillet prochain en France, mais bien de la perte nette record de l'entreprise de production et distribution du cinéaste français, Europacorp, sur l'exercice mars 2016-mars 2017. Une situation qui pousse la mini-major à revoir sa stratégie, alors que la sortie du blockbuster, adaptation de la BD française Valérian et Laureline, devrait être décisive.

Changement de cap. Si Europacorp accuse de telles pertes, c'est en raison des mauvais résultats au box-office de plusieurs films en langue anglaise. Ma vie de chat, Oppression, Miss Sloane ou encore The Circle ont plombé l'année de l'entreprise.

"Nous pensons que la société a besoin d'une stratégie de sorties de films à l'avenir qui corresponde plus à ce qui a fait le succès du groupe dans le passé : des films d'action et de science-fiction à un budget raisonnable, qui se vendent facilement (...), les sorties de l'année dernière s'étaient trop éloignées de cela", indique Marc Shmuger à l'AFP, directeur général de l'entreprise. Un sérieux virage donc, qui se poursuit jusqu'au marketing et à la distribution. Europacorp a ainsi revu sa stratégie et passé de nouveaux accords, notamment avec Amazon.

Europacorp optimiste. Ces manœuvres seront d'autant plus facilitées par les éventuels excellents résultats de Valérian et la Cité des mille planètes au box-office. Malheureusement pour Europacorp, les premiers chiffres ne sont pas bons. En effet, pour son premier week-end de diffusion en Amérique du nord, Valérian et la Cité des mille planètes n'a engrangé que 17 millions de dollars (14,5 millions d'euros environ) de recettes, se classant cinquième au box-office.

Mais du côté d'Europacorp, on se refuse, depuis le début, à croire que la sortie du prochain long-métrage de Luc Besson, aux 197 millions d'euros de budget, est décisive. L'entreprise assurait ainsi en juin dernier que le risque financier était de toute façon maîtrisé. "Le film a été prévendu à 90% du budget, seulement 10% est de la responsabilité d'Europacorp", détaille Edouard de Vésinne à l'AFP, directeur général délégué de la mini-major. Fort de ce constat, Luc Besson expliquait dimanche dans une interview au JDD que "le risque, s'il existe, est pour (s)a réputation".

Gare à l'échec en salles. Pour autant, les analystes du courtier Gilbert Dupont sont eux moins optimistes et soulignent que le film est "le potentiel sauveur ou fossoyeur du groupe". En effet, au-delà du pur résultat financier, un échec en salles de Valérian et la Cité des mille planètes imprimerait une dynamique négative dans un contexte déjà difficile pour l'entreprise. Lors de la publication des résultats annuels, l'action a ainsi dévissé de plus de 8% en une journée. Surtout, si ce prochain long-métrage est un échec, la possibilité d'une suite apparaîtra comme particulièrement compliquée.

Cette sortie est d'autant plus scrutée que cette année a été compliquée pour plusieurs grosses productions hollywoodiennes comme Alien : Covenant, Power Rangers ou encore Le Roi Arthur. Alors Valérian et la Cité des mille planètes : bon ou mauvais élève de l'année ?