Le Premier ministre britannique David Cameron a avancé lundi une idée qui risque de ne pas plaire à ses voisins "frenchies", pour "payer les services publics" anglais.
"Quand la France instituera un taux de 75% pour la tranche supérieure de l'impôt sur le revenu, nous déroulerons le tapis rouge, et nous accueillerons plus d'entreprises françaises, qui paieront leurs impôts au Royaume-Uni", a-t-il déclaré devant une assemblée de dirigeants d'entreprise à Los Cabos (Mexique) en marge du G20. Poursuivant : "Cela paiera nos services publics et nos écoles".
"Le tapis rouge risque de prendre l'eau"
David Cameron avait rappelé auparavant qu'il avait, lui, au contraire abaissé l'imposition des très hauts revenus en Grande-Bretagne.
"Je pense que c'est un propos qui lui a échappé!", s'est exclamé le ministre français du Travail Michel Sapin, interrogé sur ce point par des journalistes. Et d'ironiser : "Je ne sais pas comment on fait pour dérouler un tapis rouge au travers de la Manche, il risque de prendre l'eau."
"J'espère que c'était un propos d'après-dîner et qu'il n'avait plus toute sa conscience lorsqu'il a exprimé ce genre de propos car ça ne se fait pas", a quant à lui regretté Claude Bartolone, député socialiste et candidat au Perchoir de l'Assemblée nationale, au micro d'Europe1.
"Les services publics en Angleterre n'existent plus"
"Il ne devait pas avoir toute sa conscience car sinon il aurait été beaucoup plus attentif à tous ces Européens qui vont travailler en Angleterre pour bénéficier des réductions d'impôts mais qui viennent se faire soigner en France et qui mettent leurs enfants dans les écoles en France parce que les services publics en Angleterre n'existent plus", a répliqué Claude Bartolone.
Le ministre des Affaires européennes, Bernard Cazeneuve, se veut, lui, confiant et affiche son optimisme sur Canal + : "il y a des patrons français qui sont des patriotes, il y a dans l'arsenal des mesures que nous allons prendre en faveur des entreprises, des mesures qui favoriseront l'investissement et qui inciteront les entreprises à rester en France."
François Hollande s'est engagé pendant la campagne présidentielle à porter à 75% le taux de l'imposition pour les revenus au-delà d'un million d'euros. Son équipe avait précisé que pour les contribuables concernés, cela pourrait s'accompagner de plafonds sur certains impôts directs.