Les propos acerbes tenus par Arnaud Montebourg à l’encontre d’ArcelorMittal ont choqué la famille à la tête du groupe de sidérurgie. Lakshmi Mittal et ses proches n’auraient cependant pas dû être surpris par la charge du ministre du Redressement productif, tant ce dernier est un habitué des déclarations assassines. Pour faire avancer certains dossiers, le "trublion" du gouvernement a sa méthode : provoquer des clivages pour faire connaitre ses dossiers. Mais cela marche-t-il vraiment ?
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DOUX, le 6 juin 2012
La déclaration. Alors que les difficultés du groupe volailler apparaissent au grand jour, Arnaud Montebourg affirme son souhait de ne pas voir le groupe démantelé en plusieurs identités. En vain, ce qui conduit le ministre a pointé nommément l’ex-PDG du groupe : "Charles Doux a refusé de faire la moindre concession sur son sort personnel, qu’il a privilégié par rapport au projet de restructuration de Bercy".
Le résultat. Arnaud Montebourg s’est exprimé après la justice et n’a donc pu faire évoluer le dossier, Doux étant toujours en redressement judicaire. Il a en revanche définitivement sali l’image de Charles Doux.
PSA, le 18 juillet 2012
La déclaration. Après que le groupe PSA a dévoilé un important plan de restructuration, qui se traduit notamment pas la fermeture du site d’Aulnay-sous-Bois, Arnaud Montebourg contre-attaque le 18 juillet. Il soupçonne Peugeot-Citroën d’être un "malade imaginaire" et parle de "dissimulations" ayant conduit à un plan "inacceptable".
Le résultat. Le groupe automobile n’a pas revu les grandes lignes de son plan de restructuration mais il a été forcé de le reporter, le temps qu’une contre-expertise soit rendue. Il a également accepté de négocier plusieurs volets de ce plan social, notamment l’accompagnement des seniors.
SANOFI, le 16 septembre 2012
La déclaration. "J’accepterai votre plan de réorganisation si les syndicats sont d’accord. (…) Vous allez négocier avec les syndicats et nous veillerons à ce que ce soit le cas sinon nous verrons comment nous réexaminons le dossier Sanofi", lance le ministre sur M6.
Le résultat. Les syndicats ayant tiré la sonnette d’alarme très en amont, le gouvernement redoutait jusqu’à 3.000 suppressions de postes. Finalement, le groupe "annonce désormais zéro licenciement, se contentant exclusivement pour ses mesures de restructuration d'un plan de départs volontaires limité à 914 postes".
HYUNDAI, le 25 septembre 2012
La déclaration. Demandant la remise en cause d’un accord de libre-échange avec la Corée du Sud, le ministre accuse la firme automobile de "dumping commercial et social". "La responsabilité du consommateur est de pousser, quand il va à la porte de son concessionnaire, et de regarder ce qu'il y a derrière les vitres de la voiture", martèle-t-il.
Le résultat. "Ça nous a laissé coi", a répliqué le directeur général de Hyundai France, avant de répondre point par point à ces accusations. De leur côté, les Français ont continué d’acheter des voitures coréennes si bien que les immatriculations de modèles Hyundai et Kia ont bondi de 20,8% en octobre. Hyundai s’est même associée à une offre de reprise de la raffinerie Petroplus de Petit-Couronne… qu’Arnaud Montebourg tente de sauver.