Le candidat à la présidentielle Arnaud Montebourg a regretté lundi soir s'être "mal exprimé" et une "incompréhension", après ses propos polémiques en faveur du blocage des transferts d'argent privé vers les pays qui refusent d'accueillir leurs ressortissants visés par une mesure d'expulsion. "J'ai voulu viser les États, je ne souhaite pas toucher ces familles qui travaillent dur, envoient de l'argent dans leurs familles de l'autre coté de la Méditerranée", a-t-il insisté sur LCP.
"J'ai ressenti beaucoup d'émoi, beaucoup d'émotion, chez mes propres amis, dans ma famille, certains pratiquent ce soutien, cette entraide par-delà les frontières. (...) Je me suis fait engueuler par des gens que j'aime. J'ai compris que je m'étais mal exprimé ", a indiqué l'ancien ministre socialiste de l'Économie. "J'ai voulu dire : maintenant il va falloir taper aux portefeuilles, mais de qui ? Des Etats d'abord, ce sont les Etats qui sont en cause. Dans la recherche d'un rapport diplomatique il est nécessaire que les Etats bougent", estime Arnaud Montebourg. "Je dirais que c'est une incompréhension (...) Une élection présidentielle, c'est fait pour rechercher des solutions et en débattre, pas pour mettre la poussière sous le tapis", selon lui.
"Un débat un peu interdit"
"Le président de la République a proposé la restriction des visas, j'ai l'impression que ça ne fonctionne pas… ll n'y a pas de propositions sur le sujet, il faut en trouver une", considère Arnaud Montebourg. "J'ai voulu rappeler un débat qui est un peu insubmersible, qui revient régulièrement à toutes les élections présidentielles, c'est un débat un peu interdit, c'est le débat de la recherche de solutions efficaces pour que des personnes condamnées qui n'ont pas la nationalité française et qui ne l'auront jamais vu leurs comportements délictueux soient renvoyées dans leurs pays une fois qu'elles ont purgé leur peine", a-t-il encore indiqué.
Dimanche, Arnaud Montebourg avait proposé de bloquer "tous les transferts" d'argent, "11 milliards qui passent par Western Union", aussi "longtemps qu'on n'a pas un accueil de coopération". "Ces transferts d'argent privé sont une manne pour ces pays et nous avons besoin aujourd'hui de dire : ça suffit", avait-il déclaré dans le grand jury LCI/RTL/Le Figaro. Ses déclarations ont suscité une série de réactions indignées à gauche.