La mise au point officielle. François Hollande a admis mardi que le gouvernement n'avait "pas réussi" à faire reculer le chômage en 2013, au lendemain de la publication des statistiques du mois de décembre. "Nous n'avons pas réussi dans l'année 2013 à faire diminuer le chômage", a déclaré le chef de l'Etat devant la communauté française d'Istanbul, alors qu'il s'était engagé à inverser sa courbe ascendante fin 2013.
La mise au point, en off cette fois. Mardi, François Hollande a aussi pris le temps, 40 minutes, pour un debriefing avec quelques journalistes. Sans mâcher ses mots. "Le déni ne fonctionne pas, donc je préfère assumer", a reconnu le chef de l'Etat. Sur le fond, le diagnostic est clair : "faire baisser le chômage sans croissance, c’est impossible", a répété à quatre reprises le président de la République. Tapant du plat de la main sur la table pour faire passer le message. Mais sur la forme, François Hollande ne regrette pas d'avoir pris cet engagement : "je n’avais pas le choix. C’était le seul moyen de mobiliser tous les acteurs".
Hollande ne se voit pas en "prophète" mais y croit encore. "Je ne suis pas un prophète", en conclut François Hollande. Mais pas question d’abdiquer pour autant. "Nous devons être compétitifs, faire le choix de l'innovation, de la technologie, de la recherche (...) Le chômage, nous le ferons baisser à la seule condition que nous nous mobilisions tous et c'est pourquoi j'ai proposé aux entreprises le pacte de responsabilité et aux partenaires sociaux, de négocier des contreparties", a dit le chef de l'Etat devant la communauté française. En coulisses, François Hollande le dit sans détour : même s'il n'a pas pris de nouvel engagement devant les Français après cet échec, l'objectif reste le même et le chef de l'Etat sait qu'il sera le seul à être jugé au final.
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