L’INFO. Voila qui pourrait relancer le débat à trois semaines de la suppression de la journée de carence dans la fonction publique. Une étude du courtier d’assurance Sofaxis montre que depuis sa mise en place en 2012, les arrêts maladie de courte durée ont baissé de 41% dans les hôpitaux et de 43% dans la fonction publique territoriale. Le gouvernement minimise la portée de ces chiffres.
La journée de carence, c’est quoi ? Mise en place le 1er janvier 2012, la journée de carence dans la fonction publique consiste à ne pas indemniser la première journée d’arrêt maladie d’un fonctionnaire. Dans le privé, cette période va jusqu’au troisième jour de maladie.
Décidée par le gouvernement Fillon, la mesure avait pour objectif de dissuader les fonctionnaires de poser des arrêts de maladie “de confort” ou à répétition, l’objectif a terme étant de faire des économies.
La gauche revenue au pouvoir a jugé dès février 2013 que la mesure n’était pas si intéressante que ça financièrement et qu’elle revêtait un aspect humiliant pour les fonctionnaires. Raisons pour lesquelles le gouvernement a décidé la suppression de la mesure au 1er janvier 2014.
Le gouvernement minimise. Interrogée par Les Echos, la ministre de la Fonction Publique, Marylise Lebranchu, conteste de son côté les résultats de l’étude. “Les enquêtes menées n’ont pas montré de réduction significative des absences de courte durée”, explique-t-elle au quotidien économique. Selon le gouvernement, la proportion d’agents en arrêt maladie de courte durée est passée de 0,8% à 0,7% pour les hôpitaux et est restée stable à 1,1% dans les collectivités territoriales.
160 millions d’euros. Ces chiffres ne sont néanmoins pas incompatibles avec ceux de Sofaxis puisque les premiers mesurent la proportion de fonctionnaires en arrêt maladie quand le second s’attache au nombre global d’arrêts maladie. Pour le gouvernement, ils justifient néanmoins le maintien de la suppression de cette journée de carence.
“L’instauration du jour de carence était injuste, inutile et inefficace”, insiste Marylise Lebranchu. Sa suppression devrait néanmoins coûter à l’Etat 160 millions d’euros d’après la Loi de Finance 2014.
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