L'ancien directeur du Fonds monétaire international Michel Camdessus a admis jeudi que l'organisation internationale avait fait "beaucoup de bêtises et beaucoup d'erreurs" dans sa relation avec l'Argentine, alors qu'il était à sa tête dans les années 90. "Nous avons fait probablement beaucoup de bêtises, beaucoup d'erreurs, mais finalement le problème de la dette a été réglé, même si cela a mis du temps", a dit M. Camdessus, qui a dirigé le FMI entre 1987 et 2000, sans donner plus de détails. Il s'est exprimé dans le cadre d'une rencontre annuelle de l'Association chrétienne de dirigeants d'entreprise (ACDE) à Buenos Aires.
Depuis qu'elle a remboursé l'intégralité de ses dettes auprès du Fonds, en 2006, l'Argentine refuse les audits annuels auxquels sont censés se soumettre les Etats membres du FMI, car elle considère que le Fonds est en partie responsable de sa débâcle économique de 2001-2002. Mais le gouvernement de centre-gauche de la présidente Cristina Kirchner s'est résolu l'an dernier à faire appel au Fonds pour réformer son indice des prix à la consommation, auquel personne n'accorde plus le moindre crédit. L'an dernier, l'Institut national des statistiques (Indec) a évalué l'inflation à 10,9%, contre 25% pour la plupart des analystes privés. Les chiffres de l'Indec sont contestés depuis sa reprise en main par le gouvernement en 2007.