C'était probablement la passation de pouvoir la plus attendue de ce remaniement : Arnaud Montebourg, à l'origine de l'explosion du gouvernement Valls I, a passé le flambeau mercredi matin à Emmanuel Macron. Un changement d'homme qui correspond aussi à un changement de style : le discret ancien conseiller succédant au volubile homme politique de Saône-et-Loire, mais aussi de ligne politique. Alors qu'Arnaud Montebourg voulait incarner l'aile gauche du PS, Emmanuel Macron va illustrer un virage bien plus libéral.
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"L'économie n'est pas un art facile". Après avoir remercié ses collaborateurs, le ministre sortant s'est félicité que le ministère de l'Economie ait réussi à placer la production française au coeur du débat. Puis il a dressé un bilan de son action, chiffres à l'appui : des entreprises sauvées, l'accent mis sur l'innovation et l'économie numérique. "L'économie n'est pas un art facile", a-t-il prévenu, avant de rappeler qu'elle intègre une dimension politique.
Macron veut "être au front". Puis ce fut au tour d'Emmanuel Macron d'effectuer sa première intervention sur le devant de la scène. "Ému", ce dernier a rappelé son passé à Bercy, où il a fait ses début il y a dix ans : "je connais cette maison, je connais ses directions". Le nouveau ministre s'est dit "fier" de prendre la suite d'Arnaud Montebourg, dont il poursuivra la mission de "redressement productif" : "je crois au redressement productif et je continuerai le travail qui a été fait avec cette volonté, chaque jour, d'améliorer les résultats de la France et de restaurer la confiance".
Avant d'imprimer son style : "être au front", face à l'emploi, pour la croissance ou encore l'innovation. "Il s'agit de se battre. Mais se battre, ça ne se fera pas contre une partie de notre camp, ça ne se fera pas contre une partie des Français, ça se fera avec toutes les énergies", a souligné le nouveau ministre.
Et "rassembler". Conscient de sa "réputation faite par la presse", Emmanuel Macron a martelé : "ma mission première sera de rassembler". Rassembler les courants politiques, les Français, mais aussi les différents locataires de Bercy, c'est-à-dire s'entendre avec son voisin Michel Sapin. Emmanuel Macron a donc promis de parler d'une "voix unique" avec le ministre des Finances.
Dans la même veine, Emmanuel Macron s'est attaché à minimiser l'opposition qu'on lui prête avec Arnaud Monteborug. "Nous n'avons pas toujours eu les mêmes sensibilités", a-t-il souligné, mais "au fond nous sommes deux hommes de conviction qui appartenons à la même famille". Et ce dernier de conclure par une citation d'Oscar Wilde : "quand les gens sont de mon avis, j'ai l'impression de m'être trompé".
Dès la veille, Arnaud Montebourg avait déjà souhaité la bienvenue à son successeur sur Twitter :
Bienvenue à Emmanuel Macron, avec lequel nous avons travaillé si bien dès les premiers instants du ministère du Redressement productif.— Arnaud Montebourg (@montebourg) 26 Août 2014
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