L'événement va peut-être passer inaperçu chez beaucoup de monde, mais sûrement pas chez les 5,5 millions d'agents de l'État, des collectivités locales et de la fonction publique hospitalière. Vendredi 1er juillet, le point d'indice des fonctionnaires va (enfin) être revalorisé de 0,6%. Il avait été gelé il y six ans jour pour jour, le 1er juillet 2010, par le gouvernement Fillon. Et ce gel s'était poursuivi sous les gouvernements Ayrault et Valls.
Jamais une telle stagnation du point d'indice n'avait duré si longtemps. Les pourfendeurs de la dépense publique se réjouissent à l'idée que cela a permis d'économiser 7 milliards d'euros au total, quand les syndicats de fonctionnaires, eux, retiennent surtout que le gel a généré une perte de pouvoir d'achat de 8% en moyenne.
Des salaires qui ont quand même augmenté. Pour autant, cela ne signifie pas que les salaires des fonctionnaires n'ont pas évolué du tout pendant ces six années. Parce qu'à côté du point d'indice, qui définit la base de leur traitement, les agents reçoivent des primes qui, elles, ont pu augmenter. En outre, les fonctionnaires de catégorie C, soit près de 2,5 millions de personnes, ont vu leur salaire revalorisé en 2014 et en 2015. La réforme des carrières de la fonction publique, dont la première étape a été appliquée le 1er janvier dernier, a également contribué à donner un coup de pouce aux revenus des agents de l'État. Enfin, les fonctionnaires bénéficient d'un avancement à l'ancienneté, gagnant un échelon au plus tard tous les quatre ans. Ce qui s'accompagne d'évolutions salariales.
Avancement de carrière. Au bout du compte, aucun fonctionnaire ne touche en 2016 la même somme en 2010. Les syndicats l'admettent, mais n'en démordent pas. Selon eux, on ne peut pas mélanger les augmentations de salaire et l'avancement de la carrière. Les premières servent à garantir le pouvoir d'achat. Le second récompense la montée en compétence ou en responsabilité.