Exécutif endetté cherche milliards désespérément. Avec un déficit en 2023 à 5,5% du PIB, largement au-dessus de ses prévisions, le gouvernement doit rapidement trouver des économies pour 2025. Parmi les pistes, il y a la chasse aux arrêts maladie. La loi de finance de la Sécurité sociale pour cette année prévoit plus de contrôles, mais le gouvernement veut aller plus loin. Bercy veut s’attaquer aux 16 milliards d’euros que coûtent annuellement les arrêts de travail à la Sécurité sociale. "C’est un des sujets les plus importants", assure l’entourage du ministre de l’Économie.
8,8 millions d’arrêts de travail en 2022
En dix ans, le nombre d'arrêts maladie a augmenté de 30%. En 2022, 8,8 millions d’arrêts de travail ont été recensés. Désormais, tous les profits sont désormais concernés explique Laurent Cappelletti, professeur au Centre National des Arts et Métiers et directeur à l’Institut de socio-économie Iseor : "Si l’absentéisme au travail a pu concerner plutôt des populations âgées, les seniors, les femmes, la nouveauté c’est que ça concerne quasiment maintenant tout le monde : les jeunes, les cadres. Ça touche toujours certes plus le public, mais dans le privé, c’est en train quasiment de rattraper".
Il y a quelques jours, l’Assurance Maladie a publié ses suggestions dans le cadre des négociations en cours avec les médecins généralistes. Elle propose par exemple de permettre aux médecins d’avoir accès à l’historique des arrêts de travail de leurs patients.
Des résultats limités
Bercy voit dans les indemnités un levier d’économies, mais les résultats seront limités prévient Nicolas Marques, le directeur général de l’institut économique Molinari : "Ça reste quelque chose qui est relativement anecdotique dans la dépense publique. Le gouvernement, au mieux, il économisera 1 à 2 milliards (d’euros, ndlr), alors que le déficit actuel est de 154 milliards". La lutte contre les arrêts de travail pourrait faire partie d’un plan d’économies plus large incluant les transports sanitaires et la protection des personnes souffrant d’affections longues durée.