Les entreprises et syndicats du secteur de l'alimentation ont dénoncé dimanche la réforme de l'assurance chômage, qualifiant de "coup de poignard" le projet de "bonus-malus" des cotisations chômage patronales pour les entreprises ayant beaucoup recours aux contrats courts et aux emplois saisonniers.
"Nous découvrons avec stupeur, dans le cadre de la réforme de l'assurance chômage, un projet de 'bonus-malus' qui vise notamment les emplois saisonniers", s'indignent une centaine d'entreprises et syndicats du secteur dans une lettre ouverte au Premier ministre Edouard Philippe publiée dans le Journal du Dimanche. "Ce serait un coup de poignard dans le dos. Toute sur-taxation des contrats saisonniers constituerait un risque économique majeur", ajoutent-ils, précisant que les entreprises du secteur "transforment 70% de la production agricole et de la pêche et s'adaptent de manière structurelle à des moments de récoltes et de consommation".
Fleury Michon, Haribo, Lindt, Daucy et Sodebo parmi les signataires
Parmi les signataires figurent notamment les groupes Fleury Michon, Haribo, Lindt, Daucy et Sodebo. Quelques organisations professionnelles se sont également jointes à l'appel, dont le syndicat du chocolat ou encore la Fédération nationale de l'industrie laitière (Fnil). La réforme de l'assurance chômage prévoit d'appliquer un système de bonus-malus dans sept secteurs consommateurs de contrats courts. Le principe du bonus-malus est de faire varier le taux de cotisation d'assurance chômage d'une entreprise en fonction de son taux de rupture de contrats donnant lieu à inscription à Pôle emploi. L'objectif est de pénaliser les entreprises qui abusent des CDD courts et font financer les creux de leur activité par l'assurance chômage.
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Selon Pôle emploi, le secteur "fabrication de denrées alimentaires, de boissons et de produits à base de tabac" est celui qui a le plus fort taux de rupture. "Notre demande est simple: tenez compte de la saisonnalité de nos emplois et de notre proximité avec l'agriculture", plaident les signataires de la lettre relayée par l'Ania (Association nationale des industries alimentaires).