Le prix de votre panier de courses pourrait bientôt baisser. Les 75 plus gros industriels français de l'agroalimentaire ont accepté de rouvrir les négociations avec la grande distribution. En mars dernier, les dernières discussions s'étaient soldées par une hausse globale de 10 %. L'argument avancé par les industriels est l'envolée des coûts des matières premières, ainsi que, selon eux, le besoin de financer leur transition énergétique pour moins polluer.
Baisser les prix tout en augmentant les marges
C'est la justification qu'avançait l'association des grands industriels (Ilec), pour expliquer sa réticence à rouvrir les négociations avec les distributeurs. Un bon argument, mais loin d'être le seul, selon Eric Pichet, professeur de finance. "L'idée pour les industries agroalimentaires est de reconstituer leur taux de marge qui avait tendance à baisser depuis une vingtaine d'années. Ils mettent ça en avant parce que c'est dans l'air du temps : dire 'si c'est pour la transition énergétique', c'est pour la bonne cause, alors que l'argument 'on veut augmenter nos marges', ce n'est pas très populaire."
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Selon le cabinet McKinsey, les industriels ont moins raboté leurs marges que les distributeurs. Mais Eric Pichet l'affirme : quoi qu'il arrive, ils ne seront jamais perdants. "Ils pourront baisser les prix tout en augmentant leurs marges, c'est ça l'astuce. Si l'ensemble des matières premières baisse de 10 %, ils pourront baisser leurs prix de 5 % tout en augmentant leurs marges de 5 %."
Un jeu tout de même risqué. Le mois dernier, Système U a retiré tous les produits Pepsi de ses rayons, malgré leur notoriété en raison d'un désaccord sur les prix.