La grève contre la réforme des retraites entame ce vendredi son 23e jour. Si les transports sont particulièrement mobilisés, le secteur du tourisme est aussi touché par le mouvement social. Les salariés non-grévistes du secteur, mais aussi les touristes, ne peuvent se rendre dans les hôtels. Pour Patrick Viceriat, invité d'Europe 1, les conséquences sont importantes. Le spécialiste du secteur prend l'exemple du groupe Paris Honotel, qui aurait perdu en décembre près de 20% de son chiffre d'affaire. "C'est considérable", souligne-t-il.
"Aujourd'hui, le tourisme français est bloqué par des mecs qui gagnent entre 5.000 et 6.000 euros et qui travaillent 25 heures par semaine", tacle Patrick Viceriat. Malgré sa colère, les chiffres évoqués sont erronés. Ils ont beaucoup circulé ces derniers jours et sont pourtant faux, comme l'a montré le service de fact-checking de l'AFP, qui expliquait que le salaire moyen brut hors primes d'un conducteur en 2018 était de 3.450 euros, avec "une durée de travail moyenne de référence de 7h48 par jour".
"Il faut aller interroger les gens bloqués dans les transports"
Le spécialiste du secteur touristique réfute les sondages qui affirment que les Français soutiendraient la grève. "Je demande à ce qu'on aille interroger les gens qui sont bloqués dans les transports, les touristes", demande Patrick Viceriat. "Il faut des sondages sérieux, car on cite tous les jours que les gens soutiennent le mouvement. Mais qu'est-ce que ça?", s'offusque-t-il. L'invité d'Europe 1 rappelle également que de nombreuses touristes se heurtent à des musées et des salles de spectacles qui sont fermées "et c'est un problème !"
Le ballet et l’orchestre de l’@operadeparis interprètent un extrait du « Lac des cygnes » sur le parvis de l’opéra Garnier #greve#reformedesretraites#greve24decembre@France3Paris@lacgtcommunique@UnionSolidairespic.twitter.com/0vaF8QGtBM
— (@emmtix_) December 24, 2019
"Pour les petites entreprises, il n'y a pas de cagnottes"
"Le personnel du tourisme, ce sont aussi des femmes de ménage et des veilleurs de nuit", a tenu a souligner aussi Patrick Viceriat. "C'est toute une économie qui fait vivre beaucoup de petites entreprises, et pour ces gens-là, il n'y a pas de cagnottes", tacle-t-il, en références aux nombreuses caisses de grèves mis en place depuis début décembre. "L'emploi est menacé, les saisonniers sont aujourd'hui en nombre restreint à cause de la baisse d'activité", précise-t-il.