C'est assez inhabituel chez BNP-Paribas, banque réputée pour sa faible conflictualité : les salariés des agences étaient invités à se mettre en grève mardi (13 octobre) dans toute la France, à l'appel des cinq principaux syndicats de l'entreprise. Parmi leurs sujets de mécontentement : le projet de réorganisation des horaires d'ouverture lancé au début de l'année par la direction (donc avant la crise sanitaire). Une initiative que les autres banques regardent de près...
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Des agences ouvertes jusqu'à 19h pour pouvoir accueillir des clients qui sortent de leur travail. Des agences, aussi, ouvertes en plus grand nombre le samedi : c'est ce que souhaite la direction de BNP Paribas. Attention : ce ne sera pas sur un mode uniforme. Ce qui est valable dans les grandes villes ne l'est pas ailleurs et chaque agence est un cas particulier.
Mais le projet est clairement de remettre à plat les horaires d'ouverture et, donc, les horaires de travail. Et c'est ça qui coince pour les syndicats. Dans certaines agences, la réorganisation pourrait entraîner un retour à 35 heures hebdomadaires avec la suppression, du coup, des jours de RTT. Richard Pons, délégué CFDT, considère que derrière le paravent d'un meilleur service rendu au client, la direction vise en réalité une réduction des coûts.
"Voilà maintenant un troisième levier d'économies"
"Les changements d'horaires vont permettre d'économiser plusieurs dizaines de milliers de jours de RTT par an sans compensation pour les salariés et avec des complications pour leur vie de famille. On avait droit jusqu'à présent aux fermetures d'agence (une soixantaine par an), à des réductions d'effectifs. Voilà maintenant un troisième levier d'économies : le réaménagement des horaires", dénonce le syndicaliste.
Rien n'est encore gravé dans le marbre, précise la direction. Les consultations se poursuivent. Le sujet, en tout cas, est observé avec intérêt par les autres banques.