Carrefour a déjà notifié cette semaine quelque 1.300 licenciements dans le cadre du plan de sauvegarde de l'emploi (PSE) mis en oeuvre dans ses magasins de proximité, fermés en juillet. Le géant de la distribution a notifié "1.274" licenciements en début de semaine, a indiqué la CGT. Le chiffre a été annoncé par l'enseigne dans le cadre d'une procédure que la CGT avait intentée en référé pour demander la suspension du PSE, a précisé le syndicat. "Un peu moins de 1.300 licenciements économiques ont été effectivement notifiés cette semaine", a confirmé la direction de l'enseigne.
Reclassement externe. Parmi les personnes ainsi avisées formellement, "une centaine" ont déjà trouvé un "reclassement externe anticipé", a ajouté la direction. Principalement via des entrées en formation, a précisé la CGT. Quant aux autres, elles vont s'inscrire, selon leur situation, dans un congé de reclassement de 18 à 36 mois, a souligné la direction, pendant lequel elles percevront 75% de leur rémunération. Elles bénéficieront aussi d'un "accompagnement personnalisé pour retrouver un emploi à l'externe". Pour la CGT, Carrefour s'est empressé de licencier les salariés pour "éviter de plaider" le dossier devant le tribunal administratif de Caen en référé. Une audience au fond - pour demander l'annulation du PSE - est programmée en octobre.
La cession de 273 magasins. En annonçant en janvier la fermeture ou la cession de 273 magasins de proximité (ex-Dia), le PDG de Carrefour, Alexandre Bompard, avait promis de reclasser en interne "au moins" la moitié des 2.100 salariés concernés. "Une annonce destinée à rassurer les pouvoirs publics et l'opinion", cingle dans sa lettre interne la CFDT, non signataire de l'accord sur le PSE, comme la CGT, les deux syndicats ayant mis en doute dès l'origine cette ambition de Carrefour. Les propositions de reclassement interne faites cet été à 1.756 salariés des 243 magasins de proximité fermés (30 autres ont été cédés) ont été critiquées par tous les syndicats, FO fustigeant aussi des offres "pas au niveau des attentes". Selon la direction, 350 reclassements dans d'autres sociétés du groupe sont effectives ou en cours. Selon la CGT, 48 seulement sont définitifs, 126 autres étant en "période d'adaptation". Soit 174 candidatures "validées", compte la CFDT, pour qui "il y a malheureusement fort à parier que ce plan social ne soit globalement qu'un vaste gâchis humain et économique".