La France est le premier producteur de lin au monde. Chaque année, ce sont autour de 150.000 tonnes qui sont produites, mais 80% de ces tonnes sont exportées. Le lin est filé, tissé, et bien souvent travaillé ailleurs car dans les années 1990, les filatures ont disparu du territoire. Le phénomène s’inverse depuis maintenant trois ans, et avec la construction d'une quatrième usine de filature, dont les travaux commencent ce lundi matin à Morlaix, en Bretagne, la réindustrialisation progresse. Mais le chemin est encore long.
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Le problème du coût de la main d'œuvre
Par exemple, la marque bordelaise Asphalte vend une chemise en lin. Si la matière vient de France, la fabrication, elle, est faite au Portugal parce que la main d’œuvre est moins chère. "Sur de la confection, il y a beaucoup d’étapes manuelles", explique Constance Chassany, responsable de la production chez Asphalte au micro d'Europe 1. "À moins de réussir à automatiser, et donc enlever ou au moins réduire le facteur coût de main d’œuvre dans le prix final, on aura beaucoup de mal à avoir des produits accessibles en conception en France."
Pour preuve, la marque française Sème a lancé un premier jean en lin 100% français. Mais le prix en atteste à près de 250 euros.