"Si l'épidémie est limitée dans le temps, l'impact sera très faible sur le résultat [du groupe LVMH]", affirme Bernard Arnault. 1:21
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Emmanuel Duteil, édité par Ugo Pascolo , modifié à
Louant les mesures prises par le gouvernement chinois pour lutter contre l'épidémie du coronavirus, le patron du groupe LVMH Bernard Arnault s'est voulu rassurant sur l'impact économique de l'épidémie partie de Wuhan, et ce malgré les répercussions mondiales déjà visibles. 
INTERVIEW

Les effets du coronavirus sur l'économie mondiale ont beau être inquiétants, Bernard Arnault se veut optimiste. Après avoir battu en 2019 tous ses records, dépassant même les 50 milliards d'euros de ventes, le groupe, porté notamment par le succès de Louis Vuitton et Dior, s'attend à réaliser de très bonnes performances en 2020. Malgré l'apparition d'un quatrième cas de coronavirus sur le sol français, et d'un bilan à plus de 100 morts et 4.000 personnes infectées en Chine, l'homme le plus riche de l'Hexagone se veut rassurant quant à l'impact économique de l'épidémie. 

La bonne gestion de crise de Pékin

"Le gouvernement chinois a pris le problème de front, clairement, de manière transparente et, je crois, de manière très efficace", commente au micro d'Europe 1 Bernard Arnault. "J'aurais à parier, je dirais que le traitement qu'il applique devrait fonctionner", ajoute-t-il en faisant référence à la mise en quarantaine de plus de 50 millions de chinois dans la région de Wuhan, la ville dans laquelle le 2019-nCoV est apparu. 

Reconnaissant qu'il "y a bien entendu des impacts" causés par les mesures du gouvernement chinois, comme par exemple "la fermeture de certaines boutiques à Wuhan", Bernard Arnault reste prudent quant à l'impact que peut avoir l'épidémie de coronavirus sur le bilan de fin d'année du groupe LVMH. "Tout dépend de la façon dont cela va se régler, mais aussi de la durée : si cela est limité dans le temps, l'impact sera très faible sur le résultat [du groupe], si ça devait durer deux ans, c'est une autre histoire..."

Une crise dans les cinq prochaines années

Même si l'impact économique du coronavirus est limité par une résolution rapide de l'épidémie, Bernard Arnault pense tout de même qu'une nouvelle crise économique est à nos portes. "On ne peut pas vivre éternellement dans un monde où les taux d'intérêts sont nuls, voire négatifs, où l'argent coule à flot et où les valeurs d'actifs montent au ciel", estime-t-il au micro d'Europe 1. Rappelant qu'il n'y a pas eu de grande crise internationale depuis 2008, soit 12 ans, le chef de file du groupe LVMH affirme "n'avoir jamais vu ça dans [sa] vie professionnelle".

Si l'élection américaine et la relance économique européenne devrait parer un nouveau krach en 2020, il pense en revanche qu'une crise va se déclencher "dans les cinq ans qui viennent".