Cocorico ! La France devient un modèle économique. La preuve : elle devrait connaître cette année et en 2020 une croissance deux fois supérieure à celle de l'Allemagne. En France, ce devrait ainsi être 1,3 % cette année et 1,1% l'année prochaine + 1,1. Rien de folichon certes, mais si on regarde en Allemagne, la croissance sera cette année de 0,5 %, et l'année prochaine de 0,6 %. En d’autres termes, la France, fait deux fois mieux que l'Allemagne, et ce deux années de suite. Et ça, ça mérite d'être souligné !
L’Allemagne exporte dans l’industrie, la France dans les services
Alors comment expliquer cette bonne tenue de l'économie française, par rapport à l'économie allemande ? Le modèle français s'avère en fait finalement bien plus résistant face à la montée du protectionnisme. L'Allemagne souffre beaucoup en ce moment du retour des frontières, des taxes douanières aux Etats-Unis, en Chine, car elle exporte des voitures, des machines-outils.
Alors que la France, elle, exporte des services. Nous sommes le quatrième exportateur de service au monde. C'est par exemple Veolia ou Suez, qui s'occupent de l'eau potable, des déchets, des poubelles, en Chine, en Australie, en Arabie Saoudite ; c'est Sodexo, qui s'occupe de la restauration dans les prisons, les universités, pour l'armée américaine ; C'est Accor qui a des hôtels aux quatre coins de la planète ; C'est - on en a parlé ici récemment - le Français Indigo, leader mondial des places de parkings, présent à New-York, au Canada, et maintenant en Chine.
Des points forts insubmersibles
Tous ces acteurs français sont totalement insérés dans le tissu local et donc imperméables au protectionnisme. Autant, du jour au lendemain, on peut coller une taxe sur les voitures fabriquées en Allemagne, autant il est très difficile de renvoyer chez eux des prestataires de service qui s'occupent de l'eau potable, de la cantine, des hôtels ou des parkings. Et voilà, comment la France affiche un excédent dans les services de 13 milliards d'euros.
On parle beaucoup de notre déficit commercial de 60 milliards, car la France - c'est vrai - exporte peu de biens manufacturés, mais, on oublie notre excédent dans les services. Et on oublie également notre excédent de 16 milliards d'euros dans le tourisme. La France a donc des points forts insubmersibles, dans cette mondialisation qui se durcit.