Après une interview conjointe avec le ministre de l'Économie Bruno aux Échos mardi soir, Gérald Darmanin continue de promouvoir sa volonté de baisser les impôts. Dans un entretien au JDD, le ministre de l'Action des Comptes publics détaille son plan d'action pour y parvenir.
"Nous sommes le gouvernement qui a le plus diminué les impôts au cours de ces vingt dernières années", lance d'emblée le ministre. "Le président de la République nous a demandé de rétablir les comptes publics au service d'une ambition : baisser les impôts". Et le locataire de Bercy de lister la suppression des cotisations salariales pour le chômage et la maladie, la taxe d'habitation, l'ISF… Pour lui, il est normal que les Français aient encore du mal à percevoir la diminution d'impôts : "depuis des années ils entendent de beaux discours et ne voient rien venir, si ce n'est des hausses de fiscalité des deux quinquennats précédents", tacle Gérald Darmanin.
Supprimer la taxe d'habitation, c'est redonner 17 milliards d'euros aux ménages
Alors que se profile les arbitrages du "grand débat", le ministre explique que la fiscalité est en train d'être "remise à plat". "Supprimer la taxe d'habitation - ce sera le cas pour 100% des Français d'ici 2022 -, c'est redonner 17 milliards d'euros aux ménages. Personne avant nous n'avait jamais supprimé un impôt aussi important", se félicite Gérald Darmanin.
Il liste ainsi la suppression de l'ISF et la mise en place d'une taxation pour les Gafa. "Moderniser la fiscalité c'est important. Mais le verbe qu'il faut conjuguer quand on touche aux impôts, c'est le verbe baisser", lance encore le ministre.
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"Soit on fait plus d'économies, soit on travaille davantage"
Favorable à la proposition des députés de la majorité d'ajouter des tranches pour rendre l'impôt sur le revenu plus progressif, Gérald Darmanin se dit toutefois réfractaire à l'idée d'un impôt payé par tous. "Baisser l'impôt sur le revenu pour la classe moyenne, c'est une bonne piste", avance-t-il. Mais comment financer tout cela ? "Il n'y a pas 50 options : soit on fait plus d'économies, soit on travaille davantage. Tout est sur la table", propose le locataire de Bercy.
Le gouvernement peut-il à la fois alléger la fiscalité et réduire les déficits publics ? "Il faut être capable de diminuer la dépense publique", répond Darmanin. "Nous assumons d’avoir baissé les dépenses en transformant les politiques du logement et des contrats aidés, en acceptant de ne pas renouveler 120.000 postes de fonctionnaires d’ici 2022, en demandant à l’audiovisuel public de faire des économies substantielles... C’est à ce prix que l’on baisse les impôts pour améliorer le pouvoir d’achat".