Pression maximale sur Bercy… Ce vendredi soir, à la fermeture des marchés financiers, l’agence américaine Standard and Poor's va rendre son verdict sur la note de la France, qui pourrait baisser de AA à AA-. Après le coup de semonce de Fitch, il y a quelques semaines, une nouvelle dégradation de la note française a peut-être de quoi effrayer les investisseurs, faire grimper les taux d’emprunt et donc, in fine alourdir le poids de la dette. Mais Bercy a fait le maximum pour éviter ce scénario.
Ramener la dette publique à 108% du PIB en 2027
Bruno Le Maire a rencontré les analystes de l’agence pour détailler la trajectoire budgétaire de la France. Bercy veut contenir la dette publique, près de 3.000 milliards d’euros actuellement, en la ramenant à 108 % du PIB en 2027. Même chose pour le déficit public, qui doit passer sous les 3 %. Par ailleurs, Elisabeth Borne a demandé à ses ministres d’identifier 5 % d’économies dans leurs périmètres. Et dans la dernière ligne droite, le gouvernement a gelé 1 % des dépenses publiques prévues en 2023, soit près de 2 milliards d’euros.
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Mais pour l’économiste Marc Touati, tous ces efforts sont vains. "Si Standard and Poor's fait son boulot, elle doit dégrader la note de la France. Même si le gouvernement essaie de donner des gages de sérieux, il a annoncé il y a déjà plusieurs mois que le déficit public allait encore augmenter en 2023. Et donc on n’est pas crédibles, on ne tient pas nos engagements", affirme-t-il au micro d'Europe 1. L’entourage de Bruno Le Maire évoque un ministre au travail et serein. "Quand t’as passé un examen, tu attends le résultat, ça ne sert à rien de se biler", confie un proche à Europe 1. "Quelle que soit la note, Bercy appliquera sa stratégie sur les finances publiques", ajoute le même conseiller.