La marketplace automobile "La Centrale" évoque une "dépréciation record". Le prix moyen des véhicules électriques tombe à 21.990 euros sur le troisième trimestre 2024, soit 1.000 euros de moins (-4.3%) qu’en juin 2024. Sur un an, le prix des véhicules électriques chute de -19,4%, l’équivalent de 5.309 euros, il s'agit de la plus forte baisse toutes motorisations confondues.
Cela s'explique notamment par la rapidité de leur évolution technologique (autonomie, vitesse de charge), qui entraîne une obsolescence plus marquée de ces modèles sur le marché de l’occasion. Un constat qui se retrouve sur le terrain : les voitures électriques partent moins vite que les autres alors que leur prix diminue de manière parfois spectaculaire comme le constate Menad, directeur commercial chez Simplicicar, porte de Montreuil, près de Paris, qui prend l'exemple récent de la Tesla Model 3 d'un client : "C'est une voiture achetée un peu plus de 39.000 euros et on est sur 27.000 récupérés, pour 17.000 km au compteur. En l'espace de huit mois, la personne a donc perdu près de 13.000 euros !"
Des chutes de prix vertigineuses
C'est une tendance de fond, confirme Yoni Dayan, le fondateur du réseau Simplicicar, qui regroupe plus de 90 points de ventes en France et en Belgique. "On s'en rend compte tous les jours, des baisses de prix énormes, des clients qui perdent parfois beaucoup d'argent. Alors, il y a aussi l'effet Tesla qui, notre ami Elon Musk, monte et descend les prix assez souvent donc les clients n'ont pas un capital de prix de leur voiture comme pour un véhicule classique", explique-t-il.
La chute de la fameuse "valeur résiduelle" d'une voiture, soit le prix que l'on espère en tirer à la revente. Sur l'électrique, des baisses de prix similaires ont été constatées pour un modèle populaire comme le Kia Niro. "Ils ont été obligés de s'aligner sur Tesla", constate Menad, "c'est pourtant une très bonne voiture, très demandée". L'arrivée sur le marché d'autres modèles, un peu moins chers, a aussi tiré les prix vers le bas. Un "bas" relatif puisque les voitures électriques restent en moyenne environ 30% plus onéreuses que leurs équivalentes à moteur thermique. La location longue durée proposée par les constructeurs permet cependant de plus en plus de réduire l'écart.
Faible autonomie, les clients fuient
C'est parfois la faible autonomie d'une voiture électrique qui est va entraîner la baisse de sa valeur. Un phénomène constaté sur le réseau Simplicicar sur les Mini ou même les Twingo. "Les clients nous disent que s'il n'y a pas une autonomie de 400/450 km minimum annoncés, pour pouvoir faire 300 km, ils n'achètent pas" souligne Yoni Dayan.
Au contraire, il remarque que le diesel connaît un regain d'intérêt en ce moment, que ce soit de la part des professionnels comme des particuliers. Ils sont de moins en moins nombreux sur le marché, leurs prix ne baissent pas.
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Courbe descendante pour l'hybride
En revanche, l'hybride suit aussi une courbe descendante en ce qui concerne ses prix. La Centrale observe que sur l’année, le prix des hybrides essence affiche une baisse de 10,3%. Depuis un an, la plateforme enregistre une hausse des requêtes de 55% pour les véhicules hybrides d’occasion tandis que la demande pour les véhicules électriques d’occasion enregistre une hausse 40%.
"Les véhicules hybrides sont perçus comme le 'nouveau diesel' par les consommateurs, car ils sont considérés comme une option plus rassurante que l’électrique qui offre une transition vers des motorisations plus propres en douceur, tout en conservant une meilleure valeur à la revente", explique Anaïs Harmant, directrice marketing de La Centrale. Cela devrait logiquement continuer puisque sur le marché du neuf, les motorisations hybrides (sans compter les hybrides rechargeables) représentent désormais 32,6% des ventes sur les neuf premiers mois de l'année, selon les derniers chiffres publiés par la PFA. C'était neuf points de moins en 2023.