La situation se tend un peu plus sur le marché de l'immobilier. Mois après mois, la hausse des taux pénalise particulièrement les primo-accédants, ceux qui achètent un bien immobilier pour la première fois. Selon une étude de Finance Conseil qu'Europe 1 a pu lire en exclusivité, en 2 ans, l’apport nécessaire à l’obtention d’un premier bien a augmenté de 60%. Une hausse si forte que la plupart des potentiels primo-accédants jettent l'éponge.
Des capacités d'emprunt qui se rétracte
C'est le cas d'Alexandre et de sa compagne. Ce couple de trentenaires a eu un coup de cœur pour une maison de 110m² près de Nantes. Mais en raison de la hausse des taux d'intérêt et faute d’un apport suffisant, le projet est reporté depuis maintenant huit mois.
"On avait un budget de 420.000 euros au départ, mais ce dernier a été diminué avec l'augmentation des taux d'intérêt. Aujourd'hui, on peut emprunter 390.000 euros", souligne au micro d'Europe 1 Alexandre. "On a 30 ans, donc on a pas encore un gros apport mais on avait tout de même 30.000 euros", poursuit-il.
Un apport nécessaire à presque doublé
La hausse des taux a réduit la capacité d’emprunt des ménages. Pour obtenir un prêt en 2023, les primo-accédants doivent mobiliser un apport plus important. "On note une augmentation de 57% entre 2021 et aujourd'hui. Et donc, on a forcément une exclusion d'une partie des primo-accédants sur le marché du crédit immobilier", concède Sophie Ho Thong, directrice juridique de Finance Conseil.
Concrètement, l'apport moyen à mobiliser est en 2023 de 42.000 euros, contre seulement 27.000 euros il y a à peine deux ans. Alors, pour former cet apport plus conséquent, en 2023 un primo-accédant doit gagner 15% de plus qu’en 2021.