Le Panama a commencé fin septembre à procéder à des échanges automatiques d'informations selon les normes de l'OCDE contre la fraude fiscale, a annoncé mercredi le gouvernement panaméen.
Deux jours avant la date limite. "Pour la première fois, un échange automatique d'informations a été effectué", a déclaré en conférence de presse le directeur général des Finances David Hidalgo. Ce premier échange a été réalisé le 28 septembre dernier, soit deux jours avant la date limite pour que le Panama se mette en règle avec les normes de l'Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), a-t-il précisé. A cette occasion, le Panama a fourni 670 rapports de 337 entités financières, a encore indiqué David Hidalgo.
La France parmi les bénéficiaires de l'échange. Le Panama s'est engagé à échanger des données émanant de ses institutions financières avec 33 pays. Un chiffre que le pays d'Amérique centrale souhaite augmenter dès l'année prochaine. Parmi les bénéficiaires de ces échanges d'informations figurent notamment la France, la Grande-Bretagne, l'Allemagne, le Portugal, l'Espagne, l'Italie, le Mexique, le Japon, l'Irlande, le Luxembourg, les Pays-Bas, l'Australie et l'Inde. "C'est positif de respecter ces normes et nos engagements afin de ne pas figurer sur une liste" noire des paradis fiscaux, a souligné le directeur général des Finances du Panama.
Le FMI demande davantage. De son côté, Alejandro Santos, chef de mission du Fonds monétaire international (FMI), a engagé le Panama à approuver un projet de loi actuellement à l'examen par le Parlement, qui prévoit de sanctionner par cinq années de prison toute évasion fiscale supérieure à 300.000 dollars. "C'est très important, pour démontrer que (le Panama) continue ses progrès pour lutter contre le blanchiment d'argent", et qu'il évite ainsi d'être inscrit sur une liste noire des paradis fiscaux, a insisté le responsable du FMI.
Le choc des "Panama Papers". A la suite du scandale d'évasion fiscale des "Panama Papers" en 2016, l'OCDE a accusé le pays centro-américain d'être "le dernier grand bastion" où peuvent se cacher des grandes fortunes. La France a alors inscrit le Panama sur sa liste des paradis fiscaux. L'Union européenne avait fait de même avant de se raviser peu après. Ces mises à l'index ont poussé le Panama à accélérer des réformes de la réglementation de son secteur financier et à adhérer à plusieurs accords de l'OCDE, notamment celui sur l'échange automatique d'informations.