Sandra Fischer Junck 1:39
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Tatiana Geiselmann (à Strasbourg), édité par Solène Leroux , modifié à
Suite à la flambée des prix de l'énergie, les factures de gaz et d'électricité de certaines communes de France ont déjà doublé, voire triplé. Pour compenser, il faut donc faire des économies : travaux de voirie reportés, agents municipaux non remplacés. Les collectivités locales en appellent au gouvernement.
REPORTAGE

La hausse du prix de l'énergie n'épargne personne : entreprises, particuliers, mais aussi communes, tout le monde est concerné. Et si le gouvernement a annoncé des mesures de soutien aux ménages et aux sociétés, grâce à son plan de résilience – notamment une remise de 18 centimes sur l'essence à compter du 1er avril et des subventions pour les entreprises dont les dépenses énergétiques représentent plus de 3% du budget – rien n'est prévu pour les collectivités locales. Pourtant, pour elles aussi, la facture grimpe.

Des factures de gaz multipliées par deux

En Alsace, dans le Bas-Rhin, la commune de Wissembourg va devoir doubler son budget de chauffage. "L'année dernière, nous avions 440.000 euros de frais d'énergie, pour l'électricité et le gaz ; cette année, on est passé à 800.000 euros", détaille la maire Sandra Fischer-Junck. Il faut dire que 80% des équipements de la ville dépendent du gaz : les six écoles, les trois gymnases, le centre culturel et la mairie.

Plus bas dans le département, à Marlenheim, le constat est le même : alors que les dépenses énergétiques s'élevaient à 178.000 euros en 2020, le budget prévisionnel table désormais sur 372.000 euros, soit quasiment le double. Le maire de la commune, Daniel Fischer, doit donc compenser ces 200.000 euros de trou dans le budget. "On avait prévu une embauche à la mairie, on ne la fera pas ; on a prévu de repeindre deux salles de classe, on n'en fera qu'une", énumère l'édile. "Et on avait aussi prévu la réfection du skatepark, c'était une demande du conseil des jeunes, mais il va falloir le reporter."

Des panneaux solaires sur les toits des écoles

Le maire s'attend à faire des déçus, et c'est effectivement le cas. À peine arrivé au pied du skatepark de la ville, il est interpellé par Solis, 10 ans : "Est-ce-que vous allez changer les rampes du city stade ?" "Pas cet été malheureusement", lui répond l'élu, qui s'engage tout de même à entamer cette rénovation l'année prochaine. Pour renflouer un peu les caisses de sa commune, l'édile cherche des solutions pour être moins dépendant du gaz. Il souhaite notamment se tourner vers des énergies plus vertes. "Quel que soit le coût, on posera des panneaux photovoltaïques sur le préau de l'école primaire", précise l'Alsacien.

La même décision a été prise dans le village voisin de Stutzheim-Offenheim. Ici, c'est le prix de l'électricité qui s'est envolé. 24.000 euros pour chauffer l'école primaire en janvier 2022, contre 8.000 euros en janvier 2021. Une facture multipliée par trois, que l'édile espère ramener à zéro, une fois les panneaux solaires installés.