La croissance a ralenti à 0,3% au premier trimestre, selon l'Insee

Le ralentissement de la croissance est lié à la faible consommation des ménages, selon l'Insee.
Le ralentissement de la croissance est lié à la faible consommation des ménages, selon l'Insee. © PHILIPPE HUGUEN / AFP
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avec AFP , modifié à
Au précédent trimestre, la croissance était de 0,7%. Cette première estimation de l'Insee pour l'année 2018 est décevante pour l'économie française.

La croissance économique a fortement ralenti au premier trimestre, retombant à 0,3% contre 0,7% au trimestre précédent, en raison notamment d'une consommation des ménages peu dynamique, selon une première estimation publiée vendredi par l'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques).

Un chiffre légèrement inférieur à la prévision. Ce chiffre est légèrement inférieur à la prévision publiée le 20 mars par l'organisme public, qui avait alors tablé sur 0,4% de croissance. Il est en revanche conforme à la dernière estimation de la Banque de France et de l'Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE).

Les dépenses "atones". des ménages. D'après l'Insee, cette décélération - qui intervient après cinq trimestres consécutifs de croissance supérieure ou égale à 0,5% - s'explique par le faible dynamisme des dépenses des ménages, qualifiées "d'atones". Ces dernières n'ont augmenté que de 0,2%, soit le même rythme qu'au dernier trimestre 2017, malgré un rebond marqué de la consommation en énergie (+1,4% après -0,6%) lié aux faibles températures enregistrées en février et mars. Le ralentissement s'explique également par de moindres investissements, tant au niveau des entreprises (+0,5% après +1,6% fin 2017) que des ménages (+0,5% après +0,6%), ajoute l'organisme public.

Un ralentissement de la production de biens. Le commerce extérieur, qui s'était fortement redressé entre octobre et décembre, a quant à lui eu un effet nul sur la croissance : les exportations sont ainsi restées stables (-0,1% après +2,5%), tout comme les importations (0% après +0,4%). Dans ce contexte, la production totale de biens et services a nettement ralenti, avec une croissance de 0,3% contre +0,9% au trimestre précédent, avec un repli marqué dans le secteur manufacturier (-1,1 % après +1,5%).

Pas de changement des prévisions de croissance en 2018. Ce coup de mou, largement anticipé par les économistes, ne remet toutefois pas en cause la croissance économique prévue pour l'ensemble de l'année 2018, qui devrait bénéficier de l'élan de 2017 (2% de croissance). Selon l'institut statistique, l'"acquis de croissance" - c'est-à-dire le niveau que le PIB atteindrait si l'activité stagnait d'ici à la fin de l'année - est d'ores et déjà de 1,2%. Le gouvernement, dans son programme de stabilité budgétaire publié mi-avril, a dit parier sur une croissance de 2% cette année. Ce chiffre est légèrement supérieur à la prévision de la Banque de France (1,9%) mais inférieur à celui de l'OCDE (2,2%) ou du FMI (2,1%).

 

Et les prix à la consommation ? Ils ont augmenté de 1,6% en avril sur un an, soutenus par une accélération des prix de l'énergie, a indiqué l'Insee dans ses estimations provisoires. "La nette accélération sur un an des prix de l'énergie et dans une moindre mesure des produits alimentaires" est toutefois "compensée par un ralentissement des prix des services", souligne l'institut statistique dans un communiqué.