De nombreux chefs d'entreprises dénoncent aussi une concurrence déloyale estimant que le pouvoir d'achat des consommateurs alsaciens va être impacté. 1:30
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Mélina Facchin, édité avec Marina Sgard // Crédit photo : Frederick Florin / AFP , modifié à
Les élus de la Collectivité européenne d’Alsace, réunis en session plénière ce lundi 21 octobre, ont voté pour l’adoption du R-Pass, une taxe pour les poids lourds. Elle devrait entrer en vigueur en 2027. De quoi susciter la colère des agriculteurs qui ont manifesté ce lundi matin à Strasbourg. 

La Collectivité européenne d'Alsace a approuvé lundi à l'unanimité le principe d'une taxe poids lourds qui vise à diminuer le trafic de transit, mais qui hérisse les acteurs économiques régionaux. Elle souhaite imposer à partir de 2027 une taxe, baptisée "R-Pass", de 0,15 euro par kilomètre pour les camions de plus de 3,5 tonnes circulant sur un axe nord-sud traversant l'Alsace, afin de réduire le flux important de camions évitant les autoroutes allemandes voisines aux péages plus onéreux.

Les agriculteurs sont en colère

Depuis l’année dernière, l'Allemagne, pays voisin, a considérablement augmenté sa propre taxe poids lourds, avec près de 1.500 camions supplémentaires qui traversent l'Alsace. L’initiative a été pensée en réponse à ce flux important. Toutes ces modalités devraient d’ailleurs être fixées d'ici à un an. Les agriculteurs sont en colère quant à sa mise en place et ne manquent pas de la faire savoir. Ce matin, une centaine d’agriculteurs a manifesté à Strasbourg.

"Pourquoi l'Alsace a besoin de taxer ses concitoyens alors que les autres départements n'en font pas de même ? Il est question d'éviter que les camions allemands traversent justement la vallée rhénane sauf que la taxe ne sera pas à la hauteur de la taxe allemande. Donc on sait que ça ne remplacera pas les camions allemands. Une fois de plus, on alourdit les taxes sur les agriculteurs et on ne peut pas être d'accord sur ce principe", a déclaré Franck Sander, président de la FDSEA du Bas-Rhin.

De nombreux chefs d'entreprises dénoncent aussi une concurrence déloyale, estimant que le pouvoir d'achat des consommateurs alsaciens va être impacté, de l'ordre de 1.000 euros par an et par foyer.