Le cofondateur de Deliveroo annonce l'ouverture de "cuisines partagées" en France
Will Shu innove avec la création de lieux dédiés à la fabrication de plats à livrer. Les objectifs ? Une livraison plus rapide, avec des coûts plus serrés.
Deliveroo, start-up de livraison de repas à domicile, a transformé la restauration. Elle est d'ailleurs numéro 1 du secteur en Europe. En exclusivité radio, son fondateur, Will Shu, était l'invité d'Europe 1 dans l'émission C'est arrivé cette semaine . Alors qu'il a déjà révolutionné l'emploi avec son modèle de livreurs auto-entrepreneurs payés à la course , il affiche les nouveautés du menu Deliveroo .
Restaurant identifié et rapidité. Jusqu'ici, la start-up cet Américain de 38 ans, fondée à Londres en 2013, allait chercher des plats dans des restaurants. Ex-analyste dans une banque new yorkaise, Will Shu avait remarqué qu'il n'arrivait pas à identifier "la marque ou le restaurant" qu'il connaissait dans les plats qu'il commandait. Après un retour aux études, via une école de commerce, il avait utilisé son expérience "pour résoudre deux problèmes fondamentaux : je voulais travailler avec des restaurants de qualité du quartier et je voulais que la nourriture soit livrée en moins d'une demi-heure."
Cuisines partagées. Deliveroo était lancée. Mais Will Shu souhaite désormais aller plus loin en créant des cuisines partagées. Ces espaces de préparation spécialement dédiés à la livraison permettront aux chefs de tester leur cuisine, de livrer "cinq minutes plus vite que n'importe quel restaurant" et de baisser les coûts des plats pour la clientèle, promet le cofondateur. "En France, on va essayer d'ouvrir notre premier site de cuisine partagée assez rapidement. Il y a un investissement extrêmement important que nous faisons à Paris", indique encore l'homme d'affaires.
Flexibilité comme maître mot. La start-up n'a cessé de grossir en France et devrait être implantée dans "150 villes d'ici fin juin", à la grande surprise de Will Shu qui pensait les Français "pas fans de ce genre de choses". Et pourtant dans l’Hexagone, plus de 4.000 restaurants sont déjà partenaires, avec plus de 10.000 cyclistes prêts à sillonner le territoire. Après un an passé sur son vélo, Will Shu précise livrer encore lui-même de "deux fois par mois" à "une fois par semaine".
Mais surtout, l'Américain vante la "flexibilité" de son modèle : "Vous travaillez quand vous voulez, autant que vous voulez", avec la possibilité de livrer pour la concurrence également. "Un cycliste moyen travaille 14 à 15 heures par semaine. On parle d'étudiants, de gens qui s'occupent de leurs parents, des acteurs, actrices, des gens qui ont des horaires inhabituels. En moyenne, les cyclistes prennent 15 euros de l'heure", annonce l’entrepreneur bien que des livreurs aient manifesté dans plusieurs villes pour réclamer une réévaluation du prix de la course .
En France, par ailleurs, ce type de modèle interroge, notamment sur des questions sociales, d'assurance, de formation, voire de sécurité et d’entretien des vélos. Pour l'heure, Will Shu dit "parler avec le gouvernement", sans plus s'avancer mais en insistant sur sa ligne de "flexibilité". En outre, "ce serait très difficile d'avoir 10.000 salariés de 9h du matin à 17h. Ce n'est pas une question de coût mais de...flexibilité", martèle-t-il à nouveau.