Le gouvernement a abaissé mardi son objectif de déficit public à 3,1% du produit intérieur brut (PIB) pour 2019, afin de tenir compte du dérapage plus faible que prévu enregistré l'an dernier sur le front des finances publiques. Cet objectif, inscrit dans le "programme de stabilité budgétaire", qui sera présenté le 10 avril en Conseil des ministres pour être ensuite envoyé à Bruxelles, est inférieur de 0,1 point à la dernière prévision de l'exécutif, selon Bercy.
Une croissance prévue de 1,4%. Cet objectif devrait être atteint malgré une croissance moins dynamique que prévu : selon Bercy, qui confirme un chiffre évoqué par le ministre de l'Action et des Comptes publics Gérald Darmanin, la croissance devrait se limiter cette année à 1,4%, au lieu des 1,7% initialement prévus. "Nous allons faire en sorte d'avoir le déficit le plus bas possible", a souligné Gérald Darmanin, en évoquant une cible située "entre 3% et 3,1%" dans un entretien conjoint avec le ministre de l'Économie Bruno Le Maire accordé au journal Les Échos.
Dans sa dernière prévision publiée fin décembre, l'exécutif avait annoncé un dérapage du déficit public à 3,2% cette année, en raison de la transformation du CICE (crédit d'impôt pour la compétitivité et l'emploi) en baisse de charges et des mesures annoncées face à la grogne des gilets jaunes.
Une dette qui flirte avec les 99%. Mais l'étau budgétaire s'est depuis légèrement desserré, l'institut de statistiques Insee ayant annoncé un déficit plus faible que prévu en 2018, à 2,5% au lieu de 2,7% - avec des conséquences mécaniques sur le déficit de 2019, le point de départ étant plus bas qu'anticipé. Malgré cette situation, la dette publique de la France devrait continuer à augmenter cette année, pour atteindre 98,9% du PIB, soit 0,3 point de plus que l'hypothèse inscrite dans le projet de loi de finances initial.