Pour éviter une "crise" comme celle de l'an dernier, le PDG de TotalEnergies Patrick Pouyanné a annoncé dimanche sur RTL une augmentation de 2% pour les salariés du groupe en France en tant qu'acompte sur l'augmentation prévue en fin d'année. "On va donner une augmentation de 2% à tous les salariés en milieu d'année, un acompte sur l'augmentation de la fin d'année, de façon à prévenir plutôt que guérir", a indiqué le patron du géant pétrolier.
La mesure s'appliquera dès le 1er juillet
Une porte-parole du groupe a précisé à l'AFP que la mesure s'appliquerait "dès le 1er juillet", pour les ouvriers, employés, techniciens, agents de maîtrise ainsi que les cadres du "socle social commun", sans préciser combien de personnes étaient concernées sur les 35.000 salariés en France. "On va prendre une mesure très vite : comme l'inflation continue (...) on ne va pas attendre la fin de l'année, comme on a eu l'année dernière, pour avoir une crise sur l'augmentation de salaires chez TotalEnergies", a souligné Patrick Pouyanné, en référence aux grèves qui ont paralysé les raffineries et dépôts pétroliers pendant plusieurs semaines à l'automne 2022.
Ce mouvement entamé fin septembre à l'appel de la CGT TotalEnergies, qui réclamait une augmentation des salaires de 10%, avait provoqué des pénuries de carburants. Un accord majoritaire avait finalement été signé mi-octobre par la CFDT et la CFE-CGC, sans la CGT. "Cette année on a augmenté de 7,5%, on leur a donné une augmentation de leur bonus de 15%, donc la moyenne d'augmentation était de 10% dans notre entreprise", a assuré Patrick Pouyanné.
20,5 milliards de dollars de bénéfices en 2022
La major pétrolière a dégagé 20,5 milliards de dollars de bénéfice net l'an passé, le plus important de son histoire, grâce principalement à l'envolée des cours du pétrole et du gaz. Une hausse globale de 10% de la rémunération de son PDG pour 2023 a également été adoptée à une écrasante majorité en mai lors de l'assemblée générale du groupe.
Dans une interview donnée au Journal du dimanche, le PDG a rebondi sur les propos de la Première ministre Elisabeth Borne, qui a estimé fin mai que les "militants du climat" étaient "dans leur rôle d'alerter" en manifestant aux abords de l'AG des actionnaires du groupe, qu'ils accusent de "greenwashing". "Dire cela n'est pas, je trouve, très responsable", a estimé Patrick Pouyanné.