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Margaux Fodéré , modifié à
À partir du 1er mai 2025, toute location saisonnière dans la vallée devra être enregistrée et avoir obtenu une autorisation. Dans les communes de Chamonix et des Houches, la limite sera fixée à un bien par personne pendant 3 ans. À Servoz, elle sera de deux biens par personne. Un outil de lutte contre la prolifération des locations de courte durée qui prive les résidents de logements à l’année.

Après Saint-Malo, Paris ou encore La Rochelle, la vallée de Chamonix s’attaque à son tour au sujet des meublés de tourisme type Airbnb. L’idée, avec ce dispositif, est de lutter contre la prolifération des locations de courte durée qui prive les résidents de logements à l’année.

Dans la vallée de Chamonix, le nombre de meublés touristiques est passé de 2.700 à près de 4.000 en quatre ans. Autant de biens qui sortent donc du marché de la location longue durée. De quoi rendre encore plus difficile l’accès au logement pour les habitants de communes déjà classées en zone tendue.

Encadrer sans interdire

C’est pour cette raison que la vallée a voulu encadrer les logements type Airbnb, sans pour autant les interdire. "On ne va pas pénaliser la personne qui cherchait à avoir un petit revenu d’appoint ou à compléter sa retraite. Par contre, le spéculateur qui achète une cage d’escalier entière, celui-là n’est pas le bienvenu", clarifie ainsi Eric Fournier, le maire de Chamonix.

De son côté, Airbnb affirme que ce nouveau dispositif permettra de "préserver l’équilibre entre offre de logement et offre touristique à l’échelle locale" mais à condition de respecter la loi. En effet, d’autres villes en France, comme Annecy, ont tenté par le passé d’imposer leurs propres mesures, parfois en vain, rappelle la sénatrice de la Haute-Savoie, Sylviane Noël.

"Ces communes-là très souvent s’étaient vues censurées par les tribunaux administratifs qui considéraient qu’il n’y avait pas de base légale aux mesures qui avaient été prises et donc ils avaient annulé ces règlements. Et c’est la raison pour laquelle d’ailleurs la loi sur les meublés de tourisme devait apporter cette base légale qui manquait aux communes pour contrer ces contentieux des règlements liés aux meublés de tourisme", commente-t-elle. L’examen de ce texte, dont elle était rapporteuse, a été suspendu à cause de la dissolution. Visiblement, la vallée de Chamonix a choisi de ne pas l’attendre pour serrer la vis.