C'est peut-être la fin d'une époque bénie pour ceux qui louent leur appartement sur AirBnB. Le Parlement a adopté ce jeudi un projet de loi visant à réguler le marché de la location de meublés touristiques. L'objectif, c'est de remettre sur le marché davantage de logements "longue durée", car, à contrario, le nombre de logements "courte durée", avec l'explosion d'AirBnB, a été multiplié par quatre en huit ans, passant de 300.000 à 1,2 million. Un projet de loi, qui ne réjouit pas de nombreux propriétaires, qui ne sont pas des nantis et pour qui, AirBnB est simplement une façon de mettre du beurre dans les épinards.
"Moi, je reperds à peu près un mois de salaire"
Voilà sept ans que Karine loue sur AirBnB son appartement, un 52m2 dans le quartier de la Croix-Rousse. Un logement qui est aussi sa résidence principale, et qu'elle facture 70 euros la nuit. Un apport d'argent vital pour cette employée, payée 2.000 euros par mois : "Cela a toujours été important pour moi, car je suis sur le salaire médian français. Donc mon pouvoir d'achat n'est pas très élevé. Là, actuellement, la location que je fais sur AirBnB me rapporte environ 25% de mon salaire, soit environ 500 euros par mois, ce qui est énorme. Je ne peux pas m'en passer", confie-t-elle.
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Ce qui la chagrine le plus dans la nouvelle loi, c'est la limitation du nombre de nuitées par an : "Là, on était à 120. Si on passe à 90, alors là, clairement, moi, je reperds à peu près un mois de salaire". Même regret pour Christelle qui loue sur la plate-forme un petit F3 en banlieue sud de Paris. Une location essentielle à son budget : "Moi, je suis en HLM avec trois enfants, donc j'ai acheté ce que j'ai pu. En me disant, tout ce qui viendra, ça me permettra de nourrir mes enfants au quotidien. Pour moi, c'est vital, ça me permet de leur donner à manger, ce n'est pas un business pour gagner 15.000 euros par mois, je n'ai pas 15 AirBnB !", s'alarme-t-elle.
Et malgré le changement de la règle, Christelle, face aux difficultés à se débarrasser d'un occupant indélicat, ne reviendra pas à la location longue durée, ce qui est pourtant l'objectif affiché de la nouvelle loi.