Les grandes banques font partie des entreprises dont les prélèvements obligatoires sont les plus élevés en France, selon un classement de 33 sociétés du CAC 40 publié par L'Obs dans son édition de jeudi. Ces établissements, qui sont de gros employeurs, réalisent une grande partie de leur chiffre d'affaires dans l'Hexagone et ont des montants élevés de TVA non récupérée, explique l'hebdomadaire qui a interrogé individuellement toutes les entreprises de l'indice phare de la Bourse de Paris.
Le Crédit agricole, premier contributeur. Le premier contributeur est la banque Crédit Agricole qui totalise ainsi 5,8 milliards d'euros versés, suivi de BNP Paribas avec 4,2 milliards, tandis que Société Générale arrive en quatrième place avec 3,3 milliards, détaille L'Obs. Dans les prélèvements obligatoires des banques sont en outre intégrés des versements à deux fonds de garantie.
Quid des autres secteurs ? Le secteur de l'immobilier et du BTP verse également beaucoup. Vinci (troisième avec 3,8 milliards) paie 67% de ses impôts en France, où le groupe de BTP réalise 59% de son chiffre d'affaires. Bouygues (2,1 milliards), qui est également présent dans les télécoms, paie 59% de ses impôts en France, pour 64% de son chiffre d'affaires.
Pour l'impôt sur les sociétés, c'est le groupe de luxe LVMH qui en paie le plus avec 1,4 milliard, sur 2,39 milliards de prélèvements en tout, toujours selon l'Obs, tandis que son concurrent Kering ne verse que 97 millions de prélèvements. LVMH paie ainsi 52% de ses impôts en France, contre seulement 2,8% pour Kering.
Peu d'impôts pour les industriels, trop internationalisés. Les groupes industriels paient souvent peu d'impôts et de cotisations en France, parce que leur production est très internationalisée, mais aussi parce que "les marges sont faibles", selon François Soulmagnac, le directeur général de l'Association française des entreprises privées (Afep), cité par l'hebdomadaire. Le groupe Legrand (matériel électrique) ne réalise par exemple que 16% de son chiffre d'affaires en France, pour une part équivalente de ses impôts payée dans l'Hexagone. Des exceptions sont le consortium aéronautique européen Airbus Group, qui contribue de plus de 2 milliards, et le groupe aéronautique Safran (1,9 milliard).
Des groupes ont refusé de communiquer. Six sociétés ont refusé de répondre au magazine, dont le géant de la pharmacie Sanofi, les constructeurs automobiles Renault et PSA Peugeot Citroën, tandis que la foncière Unibail-Rodamco-WE a un statut particulier qui fait que ce sont les actionnaires, et non la société elle-même, qui sont taxés.