Travailler moins, quitte à gagner un peu moins. L’idée séduit de plus en plus de Français. Selon une étude du groupe Manpower, plus d’un salarié sur trois serait prêt à diminuer son salaire de 5% en échange d’une semaine de quatre jours. Malgré l’inflation et la crise du pouvoir d’achat, les salariés sont prêts à sacrifier un peu de salaire pour conserver un bon équilibre entre leur vie personnelle et leur vie professionnelle.
Un effort concevable
Marine, une policière de 26 ans, touche 2.300 euros par mois. 5% de salaire en moins, c’est donc 115 euros de moins chaque mois. C’est une perte non négligeable, surtout en période d’inflation, mais qu’elle serait prête à accepter. "C’est déjà un effort pour vivre un mois correctement, surtout vu les temps aujourd’hui. Tout augmente. Après oui c’est plus de repos. Moi toute ma famille vit en province par exemple, donc ça me permettrait de rentrer plus souvent en province".
Virginie, cheffe de cuisine, pourrait même se priver d’un peu plus pour partir en week-end. "Je serais prête à sacrifier 20% de mon salaire. Je suis à 2.500 euros. On a un métier fatigant, on se donne toute la semaine et je trouve que 2 jours en week-end ça peut être court quand même".
Un meilleur équilibre entre vie privée et vie professionnelle...
Comme eux, de plus en plus de Français cherchent un meilleur équilibre entre leur vie privée et leur vie professionnelle, explique Alain Roumilhac, président du groupe Manpower : "Les candidats ont le choix, et puis après chacun arbitre. On avait sans doute tendance à penser que la rémunération c’était l’élément important. Il faut plutôt voir cela comme un équilibre qui se rétablit. Les gens sont prêts à faire un effort financier".
Un effort mesuré tout de même : la plupart des Français interrogés par Europe 1 ne seraient pas prêts à renoncer à beaucoup plus que 5% de leur salaire.
...Mais pas pour tous
Pour certains d’ailleurs, perdre 5% est déjà impossible, comme Naima, auxiliaire de puériculture et qui gagne 1.500 euros par mois. "Ce n’est pas possible vu que la vie est chère maintenant, surtout si on a des enfants. 2%, 3% maximum mais pas 5%", conclut la jeune femme au micro d'Europe 1.