C'est peut-être l'une des dernières promesses du quinquennat. Fin août, Manuel Valls annonçait une baisse des impôts, Bercy doit en préciser les contours vendredi. Mais ces efforts ne seront sans doute pas payants électoralement : selon un sondage paru dans Les Echos, 64 % des Français estiment que leur impôt a augmenté depuis 2012. En vérité, l’impôt est hyper concentré ; seuls 46 % des contribuables s’acquittent aujourd’hui de l’impôt sur le revenu, contre 50 % en 2012. En clair, un nombre limité de ménages se répartit la facture ; en tout 70 milliards d'euros, soit 10 milliards de plus qu'au début du quinquennat.
Baisse du quotient familial. Les grands perdants de cette répartition, ce sont les classes moyennes supérieures. Et si les contribuables ont des enfants, le poids de l’impôt est encore plus net, car ils ont dû supporter la baisse du quotient familial. Un couple avec deux enfants et 72.000 euros de revenus a vu son impôt progresser de 20 %, selon un exemple tiré du guide Séraqui.
Un geste pour les revenus moyens et modestes. À l’inverse, il y a des gagnants, des contribuables pour qui le gouvernement a effacé les hausses du début du quinquennat. Ce sont les ménages aux revenus moyens et modestes. Ils avaient payé la facture, notamment à cause de la refiscalisation des heures supplémentaires ou du gel du barème, mais depuis 2014, ils ont bénéficié de baisses d’impôts. Ainsi, un couple avec deux enfants aux revenus de 39.000 euros par an a vu, en 2016, son impôt sur le revenu divisé par trois, toujours selon le guide Séraqui.
Une facture toujours conséquente. Au total, le gouvernement aura mis 6 milliards d’euros sur la table pour baisser les impôts des ménages aux revenus modestes et moyens. Une baisse ciblée qui sera tout juste un rattrapage. Mais pour les autres, malgré la pause fiscale décidée en 2014, la facture restera lourde.
Bercy doit préciser dans la matinée de vendredi le détail des baisses d'impôts annoncées. Il s’agira bien d’une réduction de l’impôt sur le revenu 2017, payé sur les revenus 2016 ; un montant sera déduit du revenu imposable de certains contribuables, sous la forme d’une restitution de l’ordre de plusieurs centaines d’euros.
Cette baisse touchera des foyers fiscaux qui n’ont pas bénéficié des baisses de 2014, 2015, et 2016. Pour rappel, en 2016, la limite était fixée à 1.920 euros nets par mois, pour un célibataire et 3.470 euros pour un couple. Cette fois ci, la barre sera fixée un peu plus haut. L’objectif de Bercy, c’est de pérenniser cette mesure, et pour la financer, l’Etat est prêt à mettre un milliard d’euros sur la table.