Les quatre syndicats représentatifs de la SNCF ont décidé jeudi de se retrouver mardi prochain, au lendemain des annonces d'Édouard Philippe sur le projet de réforme du ferroviaire, pour entériner ou non le principe d'une grève unitaire.
Une réforme très sensible. En guise de mise en garde, les fédérations de la CGT, de l'Unsa, de Sud et de la CFDT publieront vendredi un communiqué pour exhorter l'exécutif à ne pas "passer en force" sur le sujet, a déclaré le secrétaire général de la CFDT-Cheminots, Didier Aubert. Le dossier, déjà sensible, a pris un caractère plus explosif encore après la remise, la semaine dernière, d'un rapport rédigé par l'ancien PDG d'Air France Jean-Cyril Spinetta contenant des propositions auxquelles les syndicats s'opposent vivement, à commencer par l'extinction programmée du statut des cheminots.
Un recours aux ordonnances qui provoque la colère. Les déclarations du secrétaire d'État Christophe Castaner, qui a évoqué jeudi sur BFM TV la "possibilité" de recourir aux ordonnances, a alimenté la colère syndicale. L'exécutif, au-dessus duquel plane la menace d'un mouvement social d'ampleur, doit dévoiler lundi la méthodologie et le calendrier retenus pour faire adopter la réforme.
Une rencontre mardi. "On a décidé de se rencontrer le 27 février, mardi en fin d'après-midi, pour décider des suites qu'on pourrait donner à ces annonces", a déclaré le secrétaire général de l'Unsa-ferroviaire, Roger Dillenseger, à la suite d'une réunion interfédérale, à Paris. Son syndicat, le deuxième à la SNCF, a d'ores et déjà appelé à manifester le 22 mars et s'apprête à déposer un préavis de grève pour le même jour.
La puissante CGT-Cheminots, SUD-Rail et Force ouvrière ont également appelé à manifester - mais pas à faire grève pour le moment - à cette date, qui coïncide avec une journée de mobilisation dans la fonction publique. Dans un communiqué, la CFDT-Cheminots s'est pour sa part dite favorable à un dépôt de grève reconductible pour dénoncer le possible recours aux ordonnances, qualifié de "provocation inutile" et d'"attaque sans précédent".