Des employés de la plateforme logistique Geodis, basée à Gennevilliers dans les Hauts-de-Seine, ont poursuivi vendredi une grève entamée le 17 octobre, réclamant une revalorisation salariale sur fond d'inflation et de partage de "la valeur créée". La CGT, à l'origine de la grève, revendique notamment 150 euros d'augmentation brute mensuelle et une prime de 1.000 euros pour la fin de l'année. Depuis douze jours, 80% des salariés, en majorité des manutentionnaires, sont en grève sur les 200 salariés, selon la CGT, 40% selon les chiffres de la direction.
Le leader de la logistique en France
Geodis, leader de la logistique en France et filiale de la SNCF, assure la distribution par camion de colis en France. La plateforme de Gennevilliers fait partie des plateformes de Geodis "express", particularité qui impose une cadence plus rapide. Environ 300 tonnes de colis y transitent chaque jour, selon Stéphane Cassagne, directeur général du métier Distribution & Express chez Geodis.
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"On est en grève pour l'augmentation des salaires car on n'arrive pas à se sortir la tête de l'eau avec l'inflation", dit à l'AFP Hassan Letaief, "réceptionnaire", syndiqué à la CGT, qui souhaite une hausse proportionnelle à celle de l'inflation. Les salaires des manutentionnaires plafonnent autour du Smic dans l'entrepôt, selon lui.
Des dirigeants auraient touché des primes allant jusqu'à 300.000 euros
Par ailleurs, le syndicat, qui est "tombé sur des bulletins de paie de cadres", affirme que des dirigeants ont touché des primes d'objectifs annuels pouvant aller jusqu'à 300.000 euros. "Ce sont ces primes et les résultats positifs de l'entreprise qui ont poussé à nous mobiliser et ont mis le feu aux poudres car il y a un sentiment d'injustice, il faut partager l'argent et nous donner notre part du gâteau", poursuit Hassan Letaief. Geodis, qui a fait un chiffre d'affaire de 10,9 milliards en 2021 (+33% depuis 2019), n'a pas souhaité commenter "ces éléments de paie soustraient frauduleusement".
Interrogé mercredi soir sur France 2 sur cette grève et la question du partage de la valeur créée, le président Emmanuel Macron a indiqué que "le dialogue dans une entreprise sur le partage de la valeur créée est un débat légitime et même nécessaire". "Le dialogue social chez Geodis est une constante et le site de Gennevilliers n'échappe pas à cette pratique, ce dialogue n'a jamais été rompu et cela malgré la grève, il s'est même intensifié depuis deux jours", a affirmé de son côté à l'AFP Stéphane Cassagne, ajoutant que l'entreprise redistribue 24% de ses résultats opérationnels.