La proposition de loi sur les meublés touristiques a été adoptée en début de semaine par le Sénat. Une des mesures phrases du texte est de réduire l'avantage fiscal dont bénéficient les locations de type Airbnb. Et ce, par souci d'uniformité avec les autres logements, défendent les sénateurs.
"S'attaquer au petit propriétaire est quelque chose qui est mal ciblé"
Mais pour Dominique Debuire, le président de l'Union Nationale pour la Promotion de la Location de Vacances, cette mesure va surtout pénaliser les propriétaires. Dans neuf cas sur dix, ils utilisent la location courte durée pour compléter leurs revenus ou rénover leur logement : "S'attaquer au petit propriétaire est quelque chose qui est mal ciblé. Je rappelle que le revenu moyen annuel d'un hébergeur est de 3.900 euros. Il faut arrêter avec le mythe de l'hébergeur profiteur, ce qui n'est pas du tout le cas".
Surtout, les meublés touristiques ne représentent que 2% du stock de logements. Autrement dit, ce texte ne suffira pas à résoudre la crise du logement en France. Sylvain Grataloup est le président de l'Union Nationale des Propriétaires Immobiliers : "La question que les pouvoirs publics doivent se poser, c'est de savoir pourquoi les Français propriétaires bailleurs font le choix d'aller vers des meublés touristiques. La réponse est simple : aujourd'hui la longue durée n'est pas attractive. Il faudrait qu'on puisse modifier le mécanisme fiscal qui lui est attaché. Ça permettra de répondre à un besoin".
Et ce besoin est de celui de remettre des logements sur le marché de la location. Car, à Paris, selon SeLoger, le stock d'annonces d'appartements à louer a chuté de 74% en trois ans.