Si vous êtes allés faire des courses vendredi matin, vous avez peut-être eu la sensation de payer plus cher au moment du passage en caisse. Sentiment probablement justifié : depuis le 1er février, le prix de milliers de produits alimentaires courants a augmenté, conséquence de l’entrée en vigueur de la loi Alimentation. Selon les enseignes, l’augmentation moyenne varie de 3% à 6%. Mais il est possible d’en limiter l’impact sur votre pouvoir d’achat.
Changez vos habitudes
Tout d’abord, il faut savoir que la hausse des prix ne concerne qu’une petite partie des produits vendus par la grande distribution. "La hausse concerne principalement les produits qui sont soumis à une forte compétition et sur lesquels les distributeurs sont les plus proches du seuil de revente à perte", explique à Europe 1 le secrétaire général de Carrefour Laurent Vallée. On parle ici des "produits d’appel", ceux qui font venir les gens en magasin et garnissent le panier moyen des consommateurs : Nutella, Coca-Cola, Chocapic, alcools, sucreries, biscuits apéritif…
Au total, ce sont les prix d’environ 1.000 produits qui vont augmenter sur les 25.000 proposés dans un hypermarché… soit seulement 4% des références. Il est donc tout à fait possible de s’en sortir en se tournant vers les marques alternatives ou même carrément de changer ses habitudes de consommation. Pourquoi ne pas profiter de l’augmentation du prix du Nutella ou du Coca pour abandonner ces produits (très) caloriques ?
Privilégiez les marques des distributeurs
Autre solution : se tourner vers les "marques de distributeur", celles qui appartiennent à l’enseigne. Désireux de ne pas passer pour les responsables de la hausse des prix, les distributeurs ont en effet tous réagi en annonçant des réductions sur les produits de leurs propres marques (Marque Repère et Nos Régions ont du Talent chez Leclerc, Marque U chez Système U, Reflets de France chez Carrefour, Les Mousquetaires chez Intermarché…).
Par exemple, chez Leclerc, "le prix de 4.600 articles de nos marques de distributeurs" baisse de "5% à 10%", assure Michel-Édouard Leclerc sur Europe 1. Cela concerne les produits alimentaires transformés (donc ni la viande, le poisson et les produits agricoles) et les produits ménagers et d’hygiène de l’ensemble des marques de distributeurs de Leclerc. Selon l’emblématique patron de la chaîne, avec ces réductions, "dans le panier global acheté chez nous, il y aura de vraies baisses de prix".
Même stratégie chez Intermarché qui met en avant sa double casquette de producteur-commerçant. "Nous fabriquons nous-mêmes nos produits, nous avons moins d’intermédiaires et nous pouvons donc baisser nos prix", explique l’enseigne dans une nouvelle campagne de communication.
Des avantages fidélité renforcés
Autre possibilité pour faire baisser la facture : adhérer aux programmes de fidélité des enseignes de grande distribution. Profitant de la hausse des prix, elles en ont profité pour rendre plus attractives leurs offres de réduction pour les clients en possession de la carte du magasin. Au passage, elles espèrent ainsi grappiller de nouveaux clients. "Chez Carrefour, nous accompagnerons cette hausse de mesures de fidélité sur 200 produits du quotidien, avec des baisses pouvant aller jusqu’à 1,50 euro sur ces produits", garantit ainsi son secrétaire général Laurent Vallée.
De plus, à partir du 11 février, Carrefour va lancer un second programme de réduction. "On va faire un programme de fidélité sur nos marques Carrefour avec -10% tous les jours plutôt que -50% une fois de temps en temps", avance Élodie Perthuisot, directrice marketing de Carrefour France, interrogée par Europe 1. Pour en bénéficier, il faut évidemment s’inscrire au programme fidélité de Carrefour mais également sélectionner les catégories de produits sur lesquelles vous souhaitez bénéficier de réductions.
Les autres enseignes ne sont pas en reste. Leclerc a annoncé l'émission "de tickets" sous forme de bons d'achats en caisse. Et Système U a décidé de "baisser, via la carte de fidélité, le prix de tous les produits d'épicerie de la Marque U", explique à Europe 1 Dominique Schaelcher, PDG de l’enseigne. Si vous n’avez pas franchi le pas de la carte fidélité, c’est peut-être le moment, d’autant plus que les programmes de ce genre sont gratuits.
Ne regardez pas le produit mais le ticket de caisse
S’il est tentant de se focaliser sur la hausse des prix de certaines denrées alimentaires, attendez le passage en caisse pour comparer. En effet, la grande distribution compte s’appuyer sur les autres catégories de produits pour faire baisser la facture. En effet, si les promotions "monstres" (rabais supérieur à 34%) sont désormais interdites sur les produits alimentaires, elles restent valables sur toutes les autres références. "Les offres 'un produit acheté = un produit offert' seront encore possibles sur le shampooing, la lessive, etc.", assure Laurent Vallée, de Carrefour. Cherchez les économies sur ces produits et vous parviendrez à limiter la hausse du prix des autres produits.