Deux jours après la présentation par Manuel Valls de la version "corrigée" du projet contesté de réforme du droit du travail, Pierre Gattaz, le patron du Medef, se dit "déçu" et estime qu'il n'y a "plus le temps du compromis", dans une interview publiée dans les quotidiens du groupe Ebra mercredi.
"Passons au gagnant-gagnant". "La version initiale du texte portait des adaptations favorables à la création d'emplois en CDI, en déverrouillant le marché du travail. Mais nous sommes déçus par la deuxième version, car le Premier ministre a retiré deux mesures très importantes pour l'emploi dans les TPE-PME : le plafonnement des indemnités prud'homales et la possibilité de passer en forfait jours par une discussion directe avec le salarié", déclare Pierre Gattaz.
Et de lancer : "nous n'avons plus le temps du compromis. Le donnant-donnant permanent, ça se solde par des citadelles d'avantages sociaux et un code du travail de 3.500 pages qui laissent jeunes et chômeurs au chômage ! Passons au gagnant-gagnant pour recréer de l'emploi".
Revenir au "texte initial". Le patron des patrons indique que le Medef va "continuer à faire de la pédagogie, pour qu'on revienne au texte initial" avant d'assurer que "l'immobilisme" n'est pas sa "stratégie". "Tout ce qui peut être amélioré maintenant doit l'être, et la situation de la France ne permet pas d'attendre", explique-t-il. "Mon combat, c'est de dire aux députés de gauche et de droite : ramenez cette loi à sa version initiale, et votez-la, pour le pays ! Nous aurons ainsi une chance de provoquer ce déclic en faveur de l'emploi", conclut Pierre Gattaz.