Tracfin, le service du ministère de l'Economie chargé de la lutte contre le blanchiment d'argent et le financement du terrorisme, a lancé mercredi un avertissement contre les risques liés aux crypto-actifs et au manque de transparence des associations. Selon Bruno Dalles, directeur de Tracfin, les associations doivent faire preuve de plus de transparence et "pas uniquement en matière de lutte contre la radicalisation et de financement du terrorisme".
Le rapport "Tendances et analyse des risques de blanchiment de capitaux et de financement du terrorisme en 2017-2018" recommande pour cela la création d'un registre centralisé, l'obligation annuelle de publication comptable et la mise en place d'un audit légal spécifique pour tout financement public des associations.
Surveiller "les collecteurs de Daech". En matière de financement du terrorisme, Tracfin surveille à la fois les "collecteurs de Daech" en Turquie et les opérations financières des combattants, des réseaux internationaux de collecte de fonds et d'associations culturelles sur le territoire français. Bruno Dalles a expliqué que le risque de financement du terrorisme grâce aux crypto-actifs existait, mais n'avait pas encore été observé dans la pratique.
Sur 70.000 déclarations de soupçon reçues en 2017, 250 concernaient l'usage de crypto-actifs dans des opérations de blanchiment, d'escroquerie et de fraude. Ce volume, en hausse de 44% par rapport à 2016, est toutefois en passe de doubler en 2018. Tracfin compte sur la cinquième directive anti-blanchiment de l'Union européenne ainsi que sur la loi Pacte pour réglementer les crypto-actifs et a également appelé les autorités publiques à réagir sur les risques liés aux prestataires de services de paiement et de monnaie électronique.