L'Espagne plaidera pour un budget de lazone euro, avec un ministre des Finances, lors d'un prochain sommet quadripartite avec la France, l'Allemagne et l'Italie le 28 août, a annoncé lundi le chef du gouvernement espagnol Mariano Rajoy.
"Approfondir l'union économique et monétaire". "Nous allons continuer à travailler pour approfondir l'union économique et monétaire", a dit le chef du gouvernement conservateur espagnol, à propos de l'ordre du jour lors de ce "G4" du 28 août en France. Mariano Rajoy s'exprimait à l'issue d'une réunion avec le roi d'Espagne Felipe VI à Palma de Majorque.
"L'Espagne va miser sur un ministre des Finances européen, elle va miser pour qu'il y ait un budget européen qui permette de rapprocher progressivement les niveaux de vie et de richesse de tous les pays européens", a dit Mariano Rajoy, qui se réunira avec le président de la République française Emmanuel Macron, la chancelière allemande Angela Merkel et le chef du gouvernement italien Paolo Gentiloni.
Rajoy "parie" sur la future existence "d'eurobonds". "L'Espagne va parier sur l'existence d'eurobonds (ou euro-obligations), un Trésor européen émettant des eurobonds, qui bénéficieront assurément de la crédibilité suffisante et du soutien des marchés, pour que nous puissions tous nous financer à des prix plus bas", a dit Mariano Rajoy.
Le ministre espagnol de l'Economie Luis de Guindos avait plaidé en juin pour une profonde réforme de la zone euro, passant par la création d'un "Fonds monétaire européen" qui permettrait de gérer une partie du budget des États membres. "Cette autorité devrait être capable de décider centralement sur un certain pourcentage des budgets nationaux, ou sur un fonds d'investissement européen qui pourrait ralentir ou accélérer les dépenses" afin d'atteindre une "position budgétaire consolidée", avait souhaité Luis de Guindos dans un entretien publié par le quotidien britannique Financial Times.
Macron et Merkel également favorables. Arrivé au pouvoir en France il y a trois mois, Emmanuel Macron souhaite aussi que la zone euro soit dotée d'un ministère des Finances et d'un budget propre, ce qui nécessiterait une modification des traités actuels.
Angela Merkel s'était dite prête à parler de la création d'un tel ministère et d'un budget pour la zone euro, après le conseil des ministres franco-allemand à Paris du 13 juillet. Mais ces idées sont impopulaires en Allemagne, où se tiennent des élections législatives le 24 septembre.