Cela ressemble au revenu universel qui était prôné par Benoit Hamon mais c'est en fait une allocation financière temporaire, complémentaire aux aides existantes, qui va permettre aux plus démunis de "sortir la tête de l'eau". La ville de Grande-Synthe dans le Nord près de Dunkerque va mettre en place à partir du mois de mars un "minimum social garanti" pour ses habitants dans le besoin. Avec un objectif simple : permettre à chacun d'atteindre au moins les 855 euros de revenus mensuels, soit le seuil de pauvreté. Le maire Damien Carême veut ainsi renforcer non pas le "pouvoir d'achat" mais le "pouvoir de vivre".
"Un petit plus pour aller mieux dans la vie". Cette semaine, Christophe, habitant de la ville, est venu en mairie pour se renseigner sur ce "minimum social garanti". Vivant seul dans un foyer avec un RSA et quelques aides comme seules ressources, le jeune homme aura bien besoin de ce coup de pouce financier.
"Je pense que ça va être quelque chose entre 150 et 200 euros, donc, ce serait un petit plus pour aller mieux dans la vie", estime-t-il. "Avec 500 euros", estime Christophe, "c'est pas évident". Et d'expliquer : "c'est pas vivre ce qu'on fait, c'est même pas survivre, c'est vraiment qu'on rame, on a du mal". Que la mairie propose cette aide, "ça fait plaisir, on se dit 'on n'est pas tout seul'", reconnaît-il.
Pas de "l'assistanat", se défend le maire. Au total, 17% des habitants de Grande-Synthe devraient bénéficier du "minimum social garanti". Pour le financement, la mairie va puiser dans les économies réalisées sur la facture énergétique de la ville. Damien Carême, le maire de Grande-Synthe, tempère cependant : il ne s'agit pas d'un revenu proprement dit.
"C'est vraiment une aide sociale", affirme l'édile au micro d'Europe 1, "je ne veux pas non plus que la Caf retire le RSA parce que la ville assure une rentrée d'argent". "C'est vraiment une aide complémentaire qui en assurant un minimum social aux bénéficiaires, va leur permettre de sortir la tête de l'eau et de se rendre disponible pour une insertion sociale et professionnelle". Inutile donc de dénoncer dans cette mesure de "l'assistanat", insiste Damien Carême.