Lutter contre la fraude sociale, mais aussi fiscale. C'est le projet du gouvernement qui souhaite lutter contre le détournement des allocations sociales, et contre l'évasion fiscale. Car les sommes en jeu sont importantes : "Par exemple, la fraude à la TVA selon une étude assez poussée de l'Insee, est estimée autour de 20 milliards d'euros par an", explique au micro d'Europe 1, Gabriel Attal.
Revoir les règles de résidence pour avoir accès aux allocations
"On peut aussi agir sur les cotisations des entreprises, sur lesquelles on estime que la fraude s'élève autour de 8 milliards d'euros. Là aussi, on peut aller beaucoup plus loin. On en recouvre autour de 800 millions par an. Ça a doublé en dix ans, mais on peut aller plus loin", assure le ministre des Comptes publics.
Parmi les mesures adoptées , "à partir du 1er juillet prochain, il n'y aura plus de versement d'allocations sociales sur des comptes bancaires extra-européens, c'est notamment parce que les banques européennes nous garantissent beaucoup mieux l'identité de la personne qu'il y a derrière le compte, que certains comptes bancaires à l'étranger. (...) C'est une mesure qui est importante. Et je souhaite par ailleurs qu'on relève la condition de résidence pour toucher les allocations sociales en France" ajoute le ministre, précisant qu'actuellement, "il faut passer six mois de l'année en France pour toucher votre minimum vieillesse ou vos allocations familiales".
Justice pour les classes moyennes
"Moi, je souhaite qu'on relève la condition de résidence sur l'année. On passe tout à neuf mois pour bénéficier des allocations sociales" à compter de 2024, poursuit-il au micro d'Europe 1. Mais pas question de fermer les yeux sur la fraude fiscale, souligne Gabriel Attal.
"Je me suis déplacé à l'étranger voir comment faisaient d'autres pays européens et y compris aux États-Unis. J'ai travaillé avec des experts, donc je peux vous dire qu'on a maintenant des mesures assez fortes qui doivent nous permettre d'être beaucoup plus efficaces sur la fraude d'en haut et la fraude d'en bas", appelant à la justice pour les classes moyennes "qui travaillent, et payent leurs impôts".