Vous en avez peut-être fait l'expérience en essayant d'inscrire vos enfants au centre de loisir pour les vacances de la Toussaint : certains centres sont obligés de refuser des enfants faute d'animateurs pour s'en occuper. Une pénurie d'encadrants qui dure depuis plus d'un an : il manque environ 10% des effectifs, soit environ 5.000 postes. Le gouvernement a annoncé le versement d'une aide de 200 euros pour financer la formation aux métiers de l'animation. Cette aide sera versée en 2022 pour 20.000 jeunes.
Ces 200 euros serviront à financer le Bafa (brevet d'aptitude aux fonctions d'animateur), indispensable diplôme qui coûte au total entre 800 et 1.000 euros. Mais pour les professionnels du secteur, ce coup de pouce décidé par le gouvernement pour relancer l'attractivité de ces métiers est trop faible pour combler les carences actuelles.
"L'employeur de la mère nous a appelé"
Ainsi, dans le département de l'Ille-et-Vilaine, certains centres ont dû refuser des enfants pour la Toussaint. "On a été obligés de réduire d'environ 10% à 12% nos possibilités d'accueil et le nombre de places offertes dans les accueils de loisirs", explique Jean-Daniel Lemercier, de l'association Familles rurales d'Ille-et-Vilaine. "Dans la grande majorité, il y a une compréhension des familles. Mais dans certaines situations, on ne pouvait pas accueillir l'enfant et c'est même l'employeur de cette mère qui nous a appelé pour essayer de trouver une solution."
Cette pénurie de candidats constatée aujourd'hui s'explique aussi par des salaires peu attractifs dans le secteur : entre 38 et 85 euros par jour pour 10 heures de travail, soit un salaire de 3,8 à 8,5 euros horaires. Dans une enquête publiée lundi, 82% des structures employeuses déclarent avoir des difficultés de recrutement, notamment dans l'animation (74%). Les 1.182 structures interrogées font état de 5.245 postes non pourvus à ce jour, ce qui représente 10% de leurs effectifs totaux, selon l'organisation professionnelle Hexopée et le Fonds de coopération de la jeunesse et de l'éducation populaire (Fonjep), co-auteurs de l'étude.